Twitter : #ToyStory4
Titre VO : Toy Story 4
Réalisateur : Josh Cooley
Voix VF : Jean-Philippe Puymartin, Richard Darbois, Pierre Niney; Audrey Fleurot, Angèle
Voix VO : Tim Allen, Tom Hanks, Keanu Reeves, Annie Potts
Durée : 1H40
Date de sortie : 26 juin 2019
Voilà maintenant 9 ans qu’est sorti le superbe Toy Story 3 qui venait conclure une saga aimée de tous entre deux personnages aussi mythiques que Woody et Buzz.
9 ans, cela peut sembler court comme durée, mais dans une génération où une semaine signifie un an de vie pratiquement, 9 ans semble être une éternité. Voilà sans doute une des raisons qui poussent d’emblée de jeu Disney à nous faire un gros résumé de la saga Toy Story en préambule de ce nouvel épisode et permettre au public n’ayant pas vu les trois premier film d’être à jours. Ceci-dit on se demande vraiment ce que vient faire un spectateur dans une salle affichant un chapitre 4 s’il n’a pas vu les trois précédents, mais cela est un autre débat.
Proposer ce rappel peut sembler nécessaire et pourtant c’est peut-être le premier faux pas de ce film, à savoir essayer de créer une nostalgie absolument pas encore nécessaire. Le public premier de la saga Toy Story doit avoir aujourd’hui dans les 30 ans ou au-delà et pour cette génération, 9 ans n’est pas une éternité si bien que celle-ci n’est pas nostalgique aussi rapidement et n’avait absolument pas besoin de voir cette corde titillée pour nous appâter.
Là où les 9 années écoulés par contre se font ressentir positivement, c’est dans l’animation. En effet, Pixar a, depuis le dernier volet, poussé sa technique et sa technologie encore plus loin et l’on ne peut qu’être émerveillé une fois encore devant la beauté visuelle du film. Ce Toy Story 4 est simplement magnifique de bout en bout et les décors sont somptueux. On dirait bien que Pixar a atteint la perfection cette fois encore, mais à chaque nouveau films ils repoussent encore les limites si bien que l’on ne va pas parler de perfection ici mais bien d’une avancée incroyable et imbattable aujourd’hui… Jusqu’au prochain Pixar !
Que ce soit dans la restitution des décors, de la lumière, de l’eau, des humains… Tout est magnifique.
Autre point magnifique du film, la nouvelle bande originale de Randy Newman est à la fois dans la continuité des autres films et en même temps regorge de petites subtilités la rendant moderne. A elle seule, cette bande originale nous replonge non pas 9 ans en arrière, mais 20 ans plus tôt quand on découvrait la musique du premier film. Randy Newman offre à nouveau un chef d’oeuvre musical qui va longtemps rester en mémoire.
Plus tôt dans l’article, je parlais de « Premier faux pas » et si le terme « premier » est là, c’est que évidemment il y en a d’autres… Et le plus gros défaut du film réside dans son scénario.
Oui de ce côté là, Toy Story 4 est une belle déception.
Que ce soit le manque d’idées nouvelles, l’utilisation des personnages ou même la conclusion, rien n’y fait et ce film sent vraiment l’épisode de trop réalisé pour de mauvais intentions.
Prenons l’idée de départ, celle d’une petite fille qui se sent seule à l’école et va se créer un personnage avec une fourchette en plastique. Ce dernier prend vie et tout du long on va évidemment se demander « Pourquoi et comment il prend vie, d’autant que jusqu’ici aucun autre objet du quotidien en plus des jouets n’avaient de conscience… » et bien personne ne le saura et les scénaristes non plus si bien qu’en fin de film ils abordent le sujet via le dit personnage avec comme réponse dites de but en blanc « Pourquoi je vis… Je n’en sais rien« . Cela est ennuyant et montre une certaine forme de je m’en foutisme finalement loin des habitudes Pixar qui généralement proposent des univers cohérents… Pourquoi les autres objets ne vivaient pas dans les précédents Toy Story ??
Autre problème du scénario, l’idée de la « rescousse », soit une idée déjà proposée dans les précédents films et ici usée de bout en bout. ET que ça va essayer de sauver la voiture, et que ça va essayer de sauver Woody et que ça va essayer de sauver Forky… Bref le manque d’idées à nouveau se fait ressentir.
On continue avec sans doute l’un des plus gros problèmes de ce film et peut-être la seule raison de sa création: Son féminisme.
Avant que l’on ne crie au scandale sur ma critique et que l’on dise que cela me gène des femmes fortes au cinéma, ce n’est pas absolument pas le cas et si dans mes films préférés on retrouve des sagas tels que Alien, Terminator ou encore des films tels que Thelma et Louise, c’est parce que dans les années 80 et 90 les producteurs étaient capables de proposer des films avec de véritables héroïnes féminines dans une histoire qui les mettaient à l’honneur et non simplement parce que c’est tendance.
Ici et depuis l’effet #Metoo, Hollywood essaye de se refaire une conduite et ne cesse de placer à chaque fois une héroïne, un message féministe (Comme dans le dernier X-Men où on demande clairement pourquoi cela ne s’appelle pas X-Women et faisant fit de l’accord des genres) ou des scènes sans queues ni têtes comme le regroupement de toutes les femmes sur le dernier Avengers.
Le problème avec ceci est que Disney n’est absolument pas subtile, ne semble pas capable d’écrire avec nuances le rôle des femmes depuis quelques films, car ils s’enferment dans cette obligation hollywoodienne de mettre la femme au premier plan coûte que coûte.
Dans le cas de ce Toy Story 4, La bergère est clairement l’héroïne du film, mais une héroïne un peu castratrice parfois vis-à-vis de Woody qui passe de héros à faire valoir là où Buzz est limite un second rôle insignifiant. L’aspect Girl Power de ce film est ainsi mal maitrisé et comme dit plus haut manque totalement de subtilité et semble même proposé avec des gros sabots.
Perdu dans ce scénario décevant, il y a quand même quelques bonnes idées heureusement à commencer par l’arrivée des deux nouveaux personnages que sont Bunny et Ducky. Ces deux là sont déjantés, vraiment drôles et apportent le peu d’humour présent dans le film (on ne rigole pas souvent).
Autre bonne idée du scénario, l’ajout du personnage interprété par Keanu Reeves, Duke Caboom, cascadeur canadien qui reprend un peu le rôle d’idiot là où Barbie est absente sur la majorité du film (tout comme Rex, monsieur patate et les autres relégués en quatrième et cinquième rôles pratiquement).
Toy Story 4 n’apporte rien à la saga et vient même ajouter une fin décevante à celle-ci de par ses intentions contraires à l’esprit original, son forcing féministe et le manque d’intérêt de l’aventure. On peut clairement parler de l’épisode de trop.
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