Critique de 12 years a slave

Avis:

Twitter: @MarsFilms #12YearsASlave

Acteurs: Chiwetel Ejiofor, Brad Pitt, Michael Fassbender, Benedict Cumberbatch, Paul Dano, Paul Giamatti, Sarah Paulson, Lupita Nyong’o

Réalisateur : Steve McQueen

Date de sortie  22 Janvier 2014 (2H15)

Bande annonce: 

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Voilà plusieurs jours maintenant qu’il m’ait été donné de voir le film mais ces quelques jours m’auront été nécessaire que pour digérer ce dernier.

Il faut dire que le sujet de l’esclavage au delà d’être un sujet difficile à accepter l’est encore plus lorsqu’il est montré aussi crûment. De plus c’est un sujet pour moi très sensible et les personnes me côtoyant dans le privé savent à quel point cela peut me toucher, autant dire que oui, ces quelques jours sans en parler, en gardant cette projection pour moi m’auront été utiles avant de pouvoir vous en parler à ma manière sans détour au risque de me dévoiler plus encore au travers de cette critique.

12 years a slace5Du kidnapping d’un père de famille, à la séparation d’une mère et ses enfants vendus séparément en passant par le meurtre et les coups de fouets d’une violences incroyables, ce 12 years of a slave ne nous épargnera absolument rien et il faudra sur certains passages s’accrocher. Pourtant ce film se distingue selon moi par ses personnages à la fois attachants, humbles et dont le destin pour certains est tout simplement incroyable plutôt que par une simple vision d’un temps jadis.

Il est un fait que ce film ne va rien révolutionner vis à vis de la vision de l’esclavage dans la mesure où tout ce qui est montré dans le film a déjà été vu et revu, mais au même titre que l’on nous sort de nouveaux films sur la première ou seconde guerre mondiale de temps à autres, ce genre de film est nécessaire pour rappeler à chaque nouvelle génération comment était le monde il n’y a pas encore si longtemps.

DF-03057.CR2 DF-03057.CR2D’un autre côté, on peut aussi se demander si ce genre de film est encore important en 2013 et si il est utile de rappeler encore et encore combien nos ancêtres pouvaient être cruels dans la mesure où ce genre de cinéma nous jette en pleine figure certaines choses que l’on peut voir telles des « regardez comme votre peuple a été cruel avec nous » « regardez comme nous avons soufferts » etc. Un peu à la manière où l’on attaquerait un enfant pour un crime commis par son arrière arrière grand père et qui aujourd’hui aimerait qu’on le considère simplement comme un humain et non le descendant d’un monstre.

L’utilité donc d’un tel film peut forcément faire débat mais ne changera malheureusement rien au monde moderne dans la mesure où il y aura toujours du racisme, car il s’agit là selon moi de la plus grosse maladie mondiale toujours sans remède, au même titre où il y a fort heureusement des hommes ne faisant plus de différences de couleurs, simplement des hommes.

Ainsi si parler de racisme ou le montrer ne permet pas de le soigner… Ne faudrait-il pas en parler moins pour le faire disparaître avec le temps ? Est-ce que trop en montrer n’aurait pas le sens inverse… Voilà un sujet compliqué à moins que ce ne soit moi qui espère un monde futur où il ne sera plus nécessaire de nous rappeler ces années là car il n’y aura plus de différences ente les hommes et où tout le monde aura été capable de pardonner réellement et d’aller de l’avant sur une base saine, allez savoir…

Je vais donc plutôt parler du film, non pas comme un film sur l’esclavage, le côté mauvais des blancs contre de pauvres noirs mais simplement comme d’un film suivant le parcours d’un homme arraché à sa famille, forcé de travailler pour de riches personnes prêtes à tout au point de se rabaisser au statut de monstres. Et c’est justement selon moi la grande force de ce film, parvenir après 30′ seulement à nous éloigner du côté « film d’esclave classique » même si parfois un événement nous provoque au rythme de quelques coups de fouets pour nous rappeler le fond  de l’histoire. Oui, après 30 minutes de film, on s’intéressera plus aux personnages qu’aux situations et c’est un bien. Il faut dire que la performance d’acteurs est des plus extraordinaires et nous aide justement à nous attacher plus au côté humain qu’aux événements se déroulant sous nos yeux. On va ainsi s’attarder sur le combat pour survivre d’un homme au milieu de situations difficiles ne lâchant rien jusqu’à sa délivrance, semblant impossible. Chiwetel Ejiofor offre ainsi une performance clairement à Oscars, ou en tout cas digne des plus grands, au même titre que Lupita Nyong’o tout simplement extraordinaire et qui en un rôle (son premier) rivalise déjà avec les plus grandes actrices de ce monde.

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De leurs côtés, Michael Fassbender et Sarah Paulson proposent des personnages d’une violence rare mais aussi d’une justesse incroyable montant pour lui combien sa palette de jeu est riche et combien pour elle, elle est une grande actrice bien au delà de son rôle dans la série télé « American horror story » Seul Brad Pitt semble un peu se promener en cherchant son accent texan étudié pour « Inglorious Basterds » sans vraiment apporter plus que ce qui est attendu de lui.

Steve McQueen, de son côté, frôle la perfection dans sa réalisation tout comme le responsable de la musique, le monteur et toute l’équipe ayant travaillé sur ce projet. En fait ce film serait parfait si il n’y avait pas un public ne voyant dans ce dernier qu’un simple film sur l’esclavage…

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