Chaque sortie de Mylène Farmer est un événement et ce même si le streaming ne l’aide pas…
Habituée des sommets avec chaque sortie single, on ne peut pas dire que les deux premiers extraits de cet opus soient parvenus à battre des records comme elle en a l’habitude.
Signe d’un public (attaché au support physique) vieillissant, Mylène rejoint celle à qui on la comparait jadis : Madonna.
Mais qu’importe si les singles se vendent moins, qu’importe si les albums sont moins fédérateurs, Mylène est, comme Madonna, une bête de scène et chaque sortie est essentiellement là pour repartir vers une tournée à guichets fermés !
C’est peut-être pour ça qu’avec « L’Emprise« , Mylène ne cherche pas spécialement à conquérir un nouveau public tant cet opus sonne Farmerien de bout en bout.
Véritable petit frère de l’exceptionnel album « Avant que l’ombre », « L’emprise » reprend pratiquement la même structure que ce dernier avec une entrée très onirique et épuré et en son sein, quelques pistes qui alternent les ballades et les titres pop non sans garder sous le coude quelques erreurs du passé… à l’image de « Do you know who I am« , dont le refrain en anglais consiste à répéter le titre en boucle dans un anglais très… Mylène Farmer (On ne lui a sans doute pas assez dit que cela ne lui allait pas). Définitivement la chanson que l’on oubliera dans 3 mois.
« Rallumer les étoiles » est sans doute le morceau qui s’éloigne le plus de ce que Mylène nous a habitué jusqu’ici et fait office de piste « fraicheur » après 5 autres assez convenues.
Si on apprécie grandement « Rayon vert » en duo avec Aaron, on peut aisément comprendre le succès mitigé de ce titre de par sa structure très répétitive. En même temps, arrivé à cette 7ème piste, on ne pouvait imaginer un autre single que ce morceau.
Du côté des magnifiques pistes, impossible de ne pas citer « Ode à l’Apesanteur » entièrement dépouillé et sur lequel Mylène peut faire ce qu’elle fait de mieux : Toucher son public de par sa voix haute et fragile.
« Que je devienne… » aurait pu être sympa si elle ne semblait pas avoir été écrite pour essayer de recréer ce que « Avant que l’ombre » faisait en live !! « Que je devienne » crie final de concerts histoire de laisser les musiciens s’amuser le temps qu’elle quitte la scène et ça fait déjà entendu… (Et vu)
« Ne plus renaitre » sonne aussi très « Farmer« , mais cette fois période « Anamorphosée » et ce n’est pas pour nous déplaire. Quand Mylène a un côté edgy, c’est agréable bien que l’on aurait aimé qu’elle pousse encore un peu plus les guitares et accentue l’aspect pop rock du titre ! Une des plus belles pistes de l’album.
On ne sait si Mylène a regardé l’intégral James Bond au moment de concocter son album, mais « D’un autre part » sonne, comme pas mal de pistes de l’album, James Bondien. Ce morceau est sympa, mais ne restera pas dans les mémoires.
Enfin, l’album se clôture avec « Bouteille à la mer » qui rappelle les titres de l’opus « Monkey me« , autant dire… qu’on s’en serait bien passé ! Un titre que l’on retrouvera sans doute en live avec ses Oh Oh Oh destinés à faire chanter et danser les fans. Prévisible.
Globalement avec « L’emprise« , Mylène a fait appel à une nouvelle équipe pour la composition et celle-ci a eu pour mission de… Propose exactement ce que l’on attend de Mylène dans le très bon (Ode à l’Apesanteur) et le pire (Bouteille à la mer).
Presque un best of musical de ce que Mylène nous propose depuis 20 ans, il est fort à parier que « L’Emprise » plaira aux fans mais ne touchera pas le grand public qui ira la voir en tournée histoire de retrouver les grands tubes, totalement absents de cet album.
A noter que l’album comprend une magnifique version piano voix de « Invisible » en bonus
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