Twitter : #LeConentement
Titre VO :
Réalisatrice : Vanessa Filho
Acteurs : Jean-Paul Rouve, Kim Higelin, Élodie Bouchez, Jean Chevalier
Durée : 1H58
Date de sortie : 11 octobre 2023
Le consentement parle d’un homme et de ses actes atroces, mais aussi d’une époque où les gens ne disaient rien, semblaient ne pas être dérangés par les horreurs de la pédophilie. Mais surtout, le film parle de Vanessa, une victime.
Oui, bien sûr, on a entendu parler de l’affaire Gabriel Matzneff dans les médias. Pendant longtemps, celle-ci a été cachée et minimisée, malgré les aveux de l’auteur concernant le viol de jeunes enfants dans ses ouvrages. Invité sur les plateaux de télévision, apprécié comme ami, défendu par ses proches et même adulé en tant qu’auteur, Gabriel Matzneff était surtout un excellent orateur et un manipulateur incroyable.
C’est cette partie du film qui est vraiment la plus intéressante concernant « Le consentement », à savoir la découverte de la force de manipulation que Gabriel Matzneff était capable de déployer pour arriver à ses fins et combien il était facile pour ses victimes de succomber à ses avances.
Ce qu’il n’avait pas prévu en revanche, c’est l’évolution de notre société et surtout le réveil et le courage de Vanessa qui va l’exposer au grand jour et le prendre à son propre jeu, comme expliqué dans la toute dernière scène du film.
Film relativement calme, posé et utilisant de grands dialogues, à l’image de Matzneff et de son histoire, le film se regarde entre curiosité et dégoût. Parfois, il est vraiment difficile d’accepter ce qui est montré, révélé et en même temps, on ne peut qu’être hypnotisé et presque épaté par l’intelligence et l’aisance de Matzneff (non pour ses actes, mais bien par sa manière de parvenir à rendre les choses normales et à mettre le monde dans sa poche). Un peu comme on ne peut que détester un dictateur, on peut aussi être ébloui par la faculté du monstre à convaincre.
Du côté du casting, on retrouve Jean-Paul Rouve, simplement incroyable. Métamorphosé pour se rapprocher du personnage, il est d’une froideur incroyable et ne laisse aucune place à l’empathie. Il est évident qu’accepter et interpréter ce genre de rôle ne doit pas être simple.
Du côté des personnages féminins, la justesse de jeu de Laetitia Casta fait encore des merveilles. Il est à nouveau brillante et touchante bien que son personnage ne peut réellement être aimé !
Reste la jeune Kim Higelin qui de par son jeune âge interprète avec brio la jeune ado envoutée, manipulée, amoureuse, détruite tout en offrant des passages difficile à penser et même tourner.
Le consentement est un film fort, violent, difficile à regarder parfois, mais qui vous captive de la même manière que son monstre principal était capable de le faire via ses beaux mots et sa force de persuasion.
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