Réalisation : John Boorman
Scénario : Alexander Jacobs, David Newhouse et Rafe Newhouse
Roman d’origine : Donald E. Westlake « The Hunter »
Musique : Johnny Mandel
Interprétation : Lee Marvin, Angie Dickinson, Keenan Wynn, Carroll O’Connor, John Vernon, Lloyd Bochner, Michael Strong…
Trahi et laissé pour mort après un casse sur l’île d’Alcatraz, Walker un homme taciturne revient un an après les faits pour se venger et récupérer son du, 93 000 dollars, auprès du responsable, son meilleur ami Mal Reese, un voyou qui, lors des faits, était redevable d’une forte somme d’argent auprès d’une organisation mafieuse.
Après avoir découvert l’OVNI cinématographique « Zardoz » avec Sean Connery, je me suis lancé dans un cycle sur son réalisateur John Boorman, cinéaste britannique connu pour son œuvre noire dans laquelle l’homme lutte sans répit contre le mal. Ses films les plus connus : Deliverance, Excalibur, La forêt d’Émeraude ou cité plus haut le mésestimé Zardoz ne font qu’illustrer cette filmographie brillante et variée. J’ai donc choisi cinq films de John Boorman aux genres divers et variés pour mieux comprendre ce cinéaste. Le premier film de ce cycle est Le point de non-retour ou « Point Blank », un polar assez particulier sorti en 1967 porté par l’une des vedettes du genre de l’époque, l’incontournable Lee Marvin !
Le point de non-retour est le second film de John Boorman, un jeune cinéaste britannique d’une trentaine d’année, fraichement auréolé du succès de son premier film « Sauve qui peut », remarqué par l’acteur Lee Marvin lors du tournage des 12 salopards en Grande-Bretagne, Boorman signe avec Le point de non-retour son premier film à Hollywood où il deviendra l’un des pilliers du nouveau courant cinématographique du moment : le Nouvel Hollywood ! Lee Marvin, impressionné par le talent du jeune réalisateur, cède les droits de regards sur le scénario à ce dernier afin de permettre Boorman une totale liberté artistique auprès d’un très grand studio : la MGM.
En adaptant le roman « The Hunter » de Donald Westlake, Boorman revisite le film noir et par la même occasion créé une petite révolution dans le domaine. Notre héros : Walker, trahi et laissé pour mort par son meilleur ami et sa femme après un casse, se lance dans une croisade vengeresse où il va découvrir que son meilleur ami n’est qu’un pion dans l’échiquier monumental d’une organisation mafieuse. Si le film se distingue des autres films du genre, c’est par son approche réaliste et violente, ponctué de flash-back, le film de Boorman s’amuse à manipuler le spectateur en le faisant suivre cette quête hallucinée d’un homme qui ne réclame qu’une seule chose : une partie du butin qui lui était destinée. L’originalité de ce film d’action vient du fait que le
personnage de Walker ne tue personne au cours du film, chaque antagoniste qu’il rencontre meurt d’une façon accidentelle où non. Ce « film noir »
surprend également par sa mise en scène très efficace, Boorman filme une Amérique ensoleillée, loin des clichés habituel que le cinéma d’action américain avait l’habitude de montrer : un univers noir et sans vie. Les personnages du film, qu’ils soient bons ou mauvais, sont attachants, certains laissant même paraître une pointe d’humour (mention spéciale à l’acteur Carrol O’Connor).
La mise en scène de Boorman est splendide, nerveuse et efficace, elle témoigne parfaitement de la recherche constante de réalisme du réalisateur et colle parfaitement à ce scénario magnifiquement écrit. L’interprétation est de très grande qualité, Lee Marvin livre ici l’un de ses meilleurs rôles. A ses côtés, on retrouve la très belle Angie Dickinson, dans le rôle de la fidèle alliée de Lee Marvin qui livre aussi une interprétation très envoutante ainsi que des seconds couteaux de très bonne facture comme Carrol O’Connor, John Vernon où encore le très bon Keenan Wynn dans le rôle d’un homme énigmatique qui ne se dévoile qu’à la toute fin du film.
Par son modernisme, son scénario riche en rebondissement et sa relecture du polar, Le point de non retour est un incontournable absolu. Totalement maîtrisé par son réalisateur, cette adaptation du roman de Westlake est un film culte que tout bon cinéphile se doit de voir.
Ma note : 10/10
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