Twitter : #Les8salopards @EuropaCorp
titre VO: The Hateful 8
Acteurs : Samuel L. Jackson, Kurt Russell, Jennifer Jason Leigh, Walton Goggins, Michael Madsen, Tim Roth, Demian Bichir, Bruce Dern, Channing Tatum
Réalisateur : Quentin Tarantino
Date de sortie : 6 janvier 2016 (2h48min)
Tarantino, celui qui nous a offert un des meilleurs Western de l’histoire du cinéma avec Django Unchained s’essaye à nouveau au genre en y ajoutant le plus grand compositeur de musique de Western, Ennio Morricone ainsi que le luxe d’avoir pu filmer en Panavision 70mm.
Oui mais voilà, si Django était un coup de maître, ce nouveau film déçoit car en voulant voir grand, très grand, Quentin Tarantino se plante !
Commençons par l’aspect Panavision, supposé offrir une image plus large et plus belle avec un aspect old school abandonné depuis bien longtemps et si sur certains passages du film, en effet on gagne vraiment avec ce format tant l’image est magnifique et les plans bien larges (l’intérieur de la cabane est magnifique), on se demande vraiment pourquoi pendant 40′ on nous enferme dans une petite calèche où clairement la panavision ne sert à rien. Un des gros problèmes de ce film est que Tarantino semble avoir « Oublié ». Il a ainsi oublié qu’il pouvait filmer bien plus de décors magnifiques avec sa grande camera, oublié de couper des passages inutiles du scénario permettant au film d’avoir un rythme agréable, oublié de dire à Tim Roth qu’il n’était pas Christoph Waltz et que cela aurait été plus judicieux d’éviter la copie, oublié aussi l’humour et surtout oublié de faire un film homogène puisque une fois l’entracte terminée, on a ce sentiment d’un réveil de la part du célèbre réalisateur qui se dit « Je suis Tarantino« , cela manque de sang qui gicle, de têtes qui explose de manière ridicule etc et si en effet la seconde partie du film est plus dans l’esprit Tarantino et donc plus fun et osé, c’est après avoir subi une première partie lente, pénible parfois, dénuée d’humour et à l’intérêt assez faible.
Heureusement tout n’est pas mauvais dans le film et si l’on a beaucoup parlé de l’aspect technique du film, c’est sans doute parce que ce qui ressort de plus intéressant de cette belle déception qu’est Les 8 salopards est justement l’utilisation du Panavision. L’image est tout simplement magnifique, la sensation de regarder un film plutôt qu’une prouesse technique froide et dénuée de sensations est bien présente et bon sang que cela procure un bien fou de retrouver le plaisir de la pellicule et qui plus est sur un grand écran. Définitivement le film est à savourer en 70mm et de ce point de vue là, on ne peut que remercier Tarantino d’avoir eu les C******* de ressortir le vieux matos par amour du cinéma. On regrettera d’un autre côté le manque de soutien de ses distributeurs qui comme on a pu le lire dans la presse utilise cet aspect « cinéma » pour faire du business allant jusqu’à priver certaines salles parisiennes, pourtant déjà équipées en projecteurs adaptés, de diffuser le film. Mais bon, le cinéma est un Business avant tout et si des gens comme Tarantino savent encore le faire savoir, malheureusement ce n’est pas le cas de tout le monde !
Ensuite, il y a les acteurs et si Channing Tatum est en total décalage avec le reste du casting, offrant une prestation assez vide, heureusement les autres sont là pour offrir une superbe prestation allant de Samuel .L Jackson à Kurt Russel en passant par celle qui définitivement marquera les esprits, Jennifer Jason Leigh totalement folle et parfaite dans le film.
Walton Goggins est drôle dans la seconde partie bien que comme tout le reste totalement sous-exploité dans la première, ce qui est dommage, car il est la seconde meilleure chose du film après Jennifer Jason Leigh.
Concernant la musique, Ennio Morricone propose une BO sympathique mais loin d’être mémorable.
Enfin, on retiendra donc Les huit Salopards comme un film à l’aspect visuel et technique sympa pour les amateurs de cinéma mais souffrant d’un scénario pauvre et d’une mauvaise gestion du timing. Enfin et même si dans Django certains dialogues en décalages avec l’univers dépeint devant nos yeux étaient sympathiques, ici on a réellement du mal et on se dit que tant qu’à jouer l’aspect old School à fond, Tarantino aurait pu adoucir un peu et proposer de véritables dialogues de Western plutôt que de se sentir obligé de taper « Negre » toutes les deux phrases ou d’autres injures et dialogues qui certes plairont aux plus jeunes mais qui ne collent absolument pas avec l’époque où se déroule le film.
Il avait placé la barre bien haute avec Django, il la place donc bien basse avec ce film.
Pour rappel voici l’avis positif de Jonathan
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