Twitter : @1917 @UniversalFR @amblin
Titre VO :
Réalisateur : Sam Mendes
Acteurs : Dean-Charles Chapman, George MacKay, Benedict Cumberbatch, Colin Firth, Mark Strong, Andrew Scott, Richard Madden…
Durée : 1h57
Date de sortie : 15 janvier 2020
On ne présente plus Sam Mendes, réalisateur à l’origine des deux derniers opus en date des aventures de James Bond (dont le superbe Skyfall) ou encore de American Beauty, Les Sentiers de la Perdition. Un cinéaste qui s’accompagne la plupart du temps d’une équipe de qualité : Roger Deakins à la photographie, Thomas Newman à la composition…
Alors quand le cinéaste britannique désire se pencher sur l’adaptation d’un récit que son propre grand-père, ayant servi durant la 1ère Guerre Mondiale, lui racontait… ça donne 1917.
Épaulé par nul autre que Steven Spielberg, par le biais d’Amblin et Dreamworks, Mendes propose une expérience de cinéma comme on en avait plus revu depuis Mad Max : Fury Road en 2015. Alors non, vous n’allez pas retrouver Tom Hardy en pleine tranchée normande à être poursuivi par des hordes de soldats allemands mais à la place… Colin Firth, Benedict Cumberbatch, Mark Strong, Richard Madden… des apparitions toutes positionnées à des endroits stratégique de ce véritable parcours du combattant, décor extraordinaire, que vont devoir traverser nos deux soldats anglais. Une traversée aux allures d’une véritable odyssée, d’un périple à taille humaine dans l’infiniment grand et l’horreur de la guerre.
Et on ne comprend pas. On ne comprend pas comment Sam Mendes a réussi à nous proposer des situations d’une telle intensité, d’une telle ampleur, qu’elles se soldent le plus souvent par une tension haletante palpable, de quoi nous scotcher à nos sièges. Comment Roger Deakins, directeur de photographie de légende, parvient une nouvelle fois encore à nous donner des images tout bonnement spectaculaires (à deux reprises, ça dépasse l’entendement tant c’est digne des plus grands moments épiques réalisés auparavant au cinéma). Deux années ont été nécessaires pour réaliser ce film et on ne peut que s’incliner devant la tonne de travail effectué. Parce que même si c’est un moyen technique qui peut parfois sembler osé et peu recommandable sur la durée (les césures et coupes numériques se ressentent dans les panoramiques de la caméra, souvent saccadés et flous), le choix du plan-séquence «en temps réel» apporte des possibilités auxquelles nous n’aurions pas pensé. Et ce, en parfaite harmonie avec la composition de Thomas Newman, mélodieuse de désespoir et de solitude. Mais surtout, ce choix est un moyen audacieux de faire véhiculer les émotions, l’état d’esprit des deux personnages interprétés par George MacKay et Dean-Charles Chapman, de là à se sentir presque avec eux, à leurs côtés au travers des obstacles qu’ils doivent surmonter pour arriver au bout de leur mission.
C’est une expérience immersive, avec un tel travail sur la forme que c’est cette dernière qui vient rapidement soulever le fond, qu’on pensait jusque là assez modéré. Mais 1917 est un film qui parle de la place de l’homme et de ses aspirations premières quand celui-ci se retrouve confronté à quelque chose de plus grand que lui, quelque chose sur lequel il n’a aucun contrôle. Dans ces circonstances, il doit donc prendre des décisions et ce sont ces décisions qui représentent les plus grands moments de ce film. Techniquement fascinant, émotionnellement et visuellement bouleversant… Bien qu’on soit fascinés devant tant de savoir faire, on en revient toujours pas et on peine à en croire nos yeux en sortant dans la salle.
C’est beau, c’est épique, c’est triste, c’est inquiétant, c’est violent, c’est même parfois drôle… 1917 est indéniablement un film qui entrera par la grande porte au panthéon des films de guerre et accessoirement, un pas de géant considérable pour le cinéma actuel. Une claque comme on en voit tous les 10 ans, et que vous ne devez louper sous aucun prétexte.
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