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Réalisateur : Ridley Scott
Acteurs : Michael Fassbender, Katherine Waterston, Billy Crudup, Danny McBride, Carmen Ejogo
Durée : 2h02
Date de sortie : 10 mai 2017
Tous les fans de la saga Alien connaissent par coeur l’histoire du jeune réalisateur appelé David Fincher qui n’a quasi pas eu son mot à dire sur Alien 3 et qui depuis renie totalement le film. On est en 1992 et la Fox a imposé tant de choses au cinéaste que ce dernier n’a finalement pas livré ce qu’il espérait faire de la saga.
2017, ce sentiment de redite est bien présent avec Alien Covenant, sauf que nous sommes dans une période où le « politiquement correct » est roi et que évidemment Ridley Scott justifiera son cachet et son avenir avec le studio en déclarant avoir tout décidé et que ce film est exactement celui qu’il voulait… Sauf que le spectateur n’est pas dupe !
Ainsi on ressent vraiment ce côté « le cul entre deux chaises » tout du long, consistant à continuer les ambitions du réalisateur d’explorer une histoire sur les créateurs, la religion et l’origine de l’humanité et le besoin de devoir placer de l’Alien pour plaire aux spectateurs et rapporter les millions nécessaires que pour rembourser et rentabiliser la grandeur d’un tel film.
Oui en 2017, on a ce sentiment que Ridley Scott est uniquement un nom sur l’affiche tant on ne retrouve que peu ce qui faisait de Prometheus un grand film visuellement parlant à défaut d’un film avec un scénario « grand public ».
A l’inverse, Alien covenant comprend un scénario grand public rempli d’action entrecoupé par des passages parfois proches de la parodie, incluant des quotas pour bien faire et autres maladresses.
Prenons l’une des scènes les plus drôles du film où Walter joue de la flûte avec David. Si l’on ferme les yeux, la qualité des dialogues est proche de ce que doit sans doute être un porno gay tant le choix des mots est risibles.Croyez-moi on reparlera de cette scène encore et encore et les parodies vont pleuvoir.
Concernant le quota, on a évidemment droit à deux lignes de dialogues pour justifier un couple Gay sauf que là aussi, cela ne prend pas et on imagine clairement un mec dans les bureaux de la fox balancer un « Tu ne peux pas taper un peu de gay là, histoire que l’on dise que l’on est ouvert d’esprit et tout… « et de voir Ridley incorporer ce petit passage n’apportant absolument rien à l’histoire et n’étant absolument pas développé au-delà de ces 5 mots échangés. Oui et ce même si cela ne plaît pas quand on dit ceci : Cette scène là est présente pour des raisons marketing bien plus que pour des raisons éthiques, équitables ou simplement parce que c’est finalement normal.
Autre problème du scénario, des idées mises en avant, mais non développées, des incohérences qu’un bon fan de la saga ne peut accepter et un twist final tellement grossier qu’on se demande si Ridley n’a pas pris les spectateurs pour des cons. C’est qu’il fait durer 20 minutes un suspens de pacotille que seul le personnage principal n’a pas vu venir confirmant combien les héros du film sont vides et idiots, à l’image du scénario.
Ridley ne pourra donc sans doute jamais raconter réellement ce qu’il avait envie de raconter en proposant Prometheus, la faute à un public n’acceptant pas de s’éloigner des terres battues et d’un studio qui préfère jouer la sécurité et la rentabilité plutôt que de laisser son réalisateur s’exprimer pleinement. Ainsi tous les enjeux et l’aboutissement de Prometheus sont dégagé sen une seule scène incohérente de maximum 20 secondes nous faisant nous demander « Pourquoi nous avoir saoulé pendant 2H00 sur Prometheus, si c’est pour tout supprimer aussi rapidement », la réponse est sans doute dans les mains du studio.
A côté de cela, le film comprend son lot de scène d’action et de gore et les amateurs seront réellement heureux. Enfin, même si on préfère le design des anciens Alien plutôt que ces nouvelles versions 100% numérique, ces nouvelles bêtes sont super agiles, violentes et aussi effrayantes que dans nos souvenirs.
Le sang gicle à tout va et certains passages sont vraiment gore et bien au-delà de ce que la saga a apporté comme frissons jusqu’ici. Cette boucherie va dans tous les sens avec , malheureusement comme résultat, un manque d’empathie pour les personnages uniquement là comme repas pour les Alien et ce jusqu’à l’héroïne du film au charisme inexistant.
Ce manque d’attachement aux personnages est en plus renforcé par la grosse coupe effectuée au début du film… (Bye bye les scènes avec James Franco) et qui aurait pu donner un peu de consistance au personnage de Daniels.
Vous l’aurez compris, Alien covenant est une déception, la faute à un scénario mal écrit, des obligations de studio bien trop évidentes et des personnages peu attachants. Seul l’action du film permet à cette nouvelle aventure de ne pas sombrer dans l’oubli, mais oui Alien Covenant est le moins bon film de la saga !
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