Critique de Anora

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Titre VO :

Réalisateur : Sean Baker

Acteurs : Mikey Madison, Mark Eydelshteyn, Yuriy Borisov

Durée : 2H19

Date de sortie : 30 octobre

Sean Baker est de retour dans les salles, même si ce film a déjà été projeté il y a plusieurs mois, et notamment au Festival de Cannes où il a remporté la célèbre Palme d’or.

Après les magnifiques Florida Project et Red Rocket, Anora est une comédie plaisante et véritablement amusante tout en racontant une histoire d’amour un peu différente…

En effet, si le film commence par être un remake moderne et trash de Pretty Woman, Sean Baker réussit à détourner son film vers quelque chose de moins joyeux et plus sombre jusqu’à sa dernière scène.

Ici, pas de Hollywood boulevard, de belles robes et de polo, mais de la drogue, des soirées en boites de nuit et du lap dance à la louche..

Avec un casting remarquable, Sean Baker continue de donner à ses comédiens de nombreux défis, dont celui de s’exposer. Il y a ainsi une forte présence de nudité, comme dans ses précédentes oeuvres, et il n’est pas toujours facile pour des jeunes comédiens de s’abandonner de telle sorte, surtout lorsque sa carrière commence à peine. Heureusement, Sean Baker donne toujours un sens à ces scènes, n’ause jamais de l’occasion  de faire du sexe gratuitement et mets ceci en image de manière à ce que cela ne soit jamais vulgaire, bien au contraire.

Mickey Madison relève ainsi les défis de l’intrigue et du personnage haut la main en interprétant une jeune escorte girl qui, petit à petit, va avoir envie de croire au rêve américain (ou russe dans ce cas-ci), même si rapidement les désillusions vont s’enchaîner.

Face à elle, Mark Eydelshteyn s’en sort très bien également et rend le duo touchant, drôle et crédible. 

Enfin, impossible de ne pas parler des seconds rôles, tant ceux-ci sont bien interprétés et pratiquement aussi importants que les premiers durant l’histoire qui défile devant nos yeux.

Le film est très amusant, mais il est tout de même destiné à un public adulte. On peut comprendre l’enthousiasme et le plébiscite envers ce dernier, mais de là à remettre une Palme d’or, on peut tout de même se demander si, comme pour Titane avant lui, on ne serait pas plus dans l’idée de se la jouer « jeune » et « moderne » que dans l’idée de récompenser un grand film… À moins que le festival 2024 n’ait été de mauvaise qualité.