Twitter : #Black
Acteurs : Martha Canga Antonio, Aboubakr Bensaihi
Réalisateur : Adil El Arbi et Bilall Fallah
Date de sortie : 24 juin 2016 (E-Cinema)
Durée: 1H36
Film interdit aux moins de seize ans, puis sortie en salle annulée en France et enfin direction E-Cinéma. Autant dire que le buzz autour de Black est grand et qu’à l’heure d’écrire ces lignes, les deux réalisateurs s’en trouvent même être courtisés par Hollywood.
Alors, buzz mérité, scandale logique ou feu de paille ? Et bien oui Black mérite ses bonnes critiques et justifie en partie certaines décisions contre le film, notamment son interdiction aux moins de seize ans.
Film très violent et à juste titre comparé à un Roméo et Juliette actuel, on assiste à la rivalité entre deux gangs bruxellois, composés d’un côté de blacks et de l’autre de marocains. Sauf qu’ici, il n’est pas question de beaux mots ou d’épées mais d’armes, de bras cassés et de viols collectifs. Le tout est montré de manière assez crue et certains passages tels que le viol d’un des personnages principaux est assez difficile à regarder d’autant que le scénario est bien construit et que lorsque ce passage arrive, nous avons eu largement le temps de nous attacher au personnage, rendant la scène encore plus difficile à regarder.
Ainsi, selon moi l’interdiction aux moins de seize ans est justifiée, non pas, car le film est en soi super choquant, mais plutôt, car cette décision résulte finalement du climat actuel où une partie de la jeunesse semble totalement incontrôlable et surtout effrayante. Il est dès lors évident que ce public manquant cruellement de recul vis-à-vis du cinéma et du côté « Fiction » aurait pu alors s’identifier à l’un des deux camps et générer comme on l’a déjà vu sur d’autres films des bagarres dans les salles de cinéma et surtout, des débordements à connotations raciales. Alors, bien évidemment aujourd’hui dans le monde, et aussi triste que cela puisse paraître, il est plus simple de limiter la visibilité d’un film plutôt que d’éduquer cette petite partie de spectateurs incapable de faire preuve d’intelligence.
Mais quittons ce débat et revenons au film pour saluer la réalisation qui se veut énergique et soignée capable de rivaliser avec de très grands films made in Hollywood d’autant qu’il est difficile d’y trouver le moindre défaut. Bénéficiant d’une excellente bande originale et d’un casting très bon et notamment les deux jeunes amoureux coincés dans cette guerre des gangs que sont Martha Canga Antonio et Aboubakr Bensaihi, Black fait ainsi office d’une révélation, celle de ses deux réalisateurs a qui denombreuses portes vont inévitablement s’ouvrir
En réalité, la seule reproche que l’on pourrait faire au film et qui en soit n’en est pas réellement une dans la mesure où c’est l’approche choisie par les réalisateurs est malheureusement de mettre en avant cette jeunesse totalement loupée et de ne pas approfondir assez les origines de ce mal être, résumant ainsi une partie de l’histoire par un « On est black, donc c’est comme ça et pas autrement », chose qui évidemment est un peu facile d’autant que des blacks qui s’en sortent il y en a, même si cela reste toujours compliqué.
Ensuite, Bruxelles est bien entendu bien plus qu’un simple terrain de jeu entre gangs rivaux et il aurait été plutôt intéressant de montrer un peu plus de cette belle ville que de limiter celle-ci à une ville divisée entre deux nationalités rivales.
Difficile évidemment de montrer toutes ces choses, mais le fait de se limiter à de la simple violence raciale ne pouvait qu’engendrer une certaine forme de censure et que le choix d’un tel sujet et des conséquences derrières ne devrait pas surprendre les producteurs qui aujourd’hui ont bien du mal à faire exister le film en France.
Black est donc un film réussi, mais qui use quelque raccourcis pas toujours bien vus.
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