Twitter : #Blackkklansman @UniversalFR
Titre VO :
Casting: John David Washington, Adam Driver, Laura Harrier, Topher Grace
Réalisateur : Spike Lee
Durée : 2h08
Date de sortie : 22 août 2018
Une histoire de dingue… Voilà clairement le premier sentiment qui nous vient à l’esprit en regardant le film tant cette histoire qui semble rocambolesque et pourtant réelle surprend et notamment concernant la bêtise des membres du Ku Klux Klan dont son leader de l’époque.
Malheureusement rapidement ce sentiment laisse place à un autre bien moins réjouissant, celui d’assister à la vision d’un monde qui n’a que partiellement évolué depuis et où des gens sont encore tués au nom d’une couleur de peau.
Entre désolation, haine et incompréhension, le film de Spike Lee nous met face à notre monde et ce qu’il en est fait par certains si bien que la fin du film, aussi choquante soit-elle fait définitivement office d’une gifle en pleine figure, comme pour nous (ré)ouvrir les yeux.
Concernant le film, il faut savoir qu’il débute plutôt maladroitement en nous montrant des images d’archives et extraits de films. Maladroitement, car il est difficile de rouler un fan de cinéma et découvrir un passage de Autant en emporte le vent avec un nouveau doublage sur la voix de Vivien leigh est une très mauvaise idée.
Voici le passage en question
Mauvaise idée car il est difficilement acceptable de voir un tel monument du cinéma être modifié surtout pour y ajouter du dialogue inutile pour faire plus sensationnel. Cela est d’autant plus gênant que l’on ne peut s’empêcher de se demander si le reste du film, n’a pas lui aussi été exagéré pour faire plus sensationnel là où c’est supposé être une histoire vraie. Autant dire que le temps d’un passage, Spike Lee a du mal à rendre sérieux son Blackkklansman.
Passé cette remarque de cinéphile, le public lambda ne se souviendra sans doute pas de ce passage d’Autant en emporte le vent et n’y verra que du feu.
Pour ce qui reste du long métrage, Spike Lee alterne passage rempli d’humour avec d’autres finalement assez plates qui sans la bande originale aurait bien du mal à susciter l’excitation du spectateur. De ce côté, la bande originale est simplement parfaite, très en raccord avec l’époque où se déroule l’histoire. Un très bon point par ici.
Les défauts au niveau du rythme s’effacent assez rapidement et ce fort heureusement et ce notamment quand arrive le personnage de Topher Grace, totalement fun et offrant une bien belle prestation. Il est avec Ashlie Atkinson, ce qu’il y a de mieux en termes de casting dans le film. Les autres acteurs s’en sortent bien à l’image d’Adam Driver qui semble se balader avec aisance dans son rôle et surtout John David Washington qui porte le film.
Blackkklansman n’est définitivement pas mauvais, bien au contraire, mais souffre de quelques lenteurs, quelques effets discutables et d’images forçant un peu le spectateur à adhérer au message souhaité. On se dit juste que sans la fin (aussi forte soit-elle), ou encore le forcing sur Autant en emporte le vent, le film se serait suffi à lui même et le message serait parfaitement passé. Là on se dit quand même qu’il n’était pas nécessaire d’en remettre une couche et que parfois jouer la sobriété et l’aspect « Ni vu, ni connu » permet au message de marquer bien plus finalement.
Blackkklansman est un film que l’on a aimé, mais si l’on enlève le message qui risque d’aveugler certaines critiques, le film n’est pas parfait.
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