Critique de Blanche Neige (Live)

Blanche Neige (Live)

6.7

Scénario

6.3/10

Casting

8.8/10

Réalisation

6.0/10

Bande originale

5.5/10

Les pour

  • Meilleur que d'autres remakes live
  • Bon casting
  • Se laisse regarder

Les contre

  • Des ajouts sans intérêts
  • Chansons est chorégraphies basiques
  • Manque d'âme

Twitter : #BlancheNeige #SnowWhite

Titre VO : Snow White

Réalisateur : Marc Webb

Acteurs : Rachel Zegler, Gal Gadot, Andrew Burnap

Durée : 1H49

Date de sortie : 19 mars 2025

Il y a deux façons d’aborder ce remake live de Blanche-Neige signé Disney : à travers les yeux d’un jeune spectateur qui découvre l’histoire pour la première fois, ou avec le regard d’une personne ayant grandi avec la magie des films d’animation Disney.

Nous allons donc tenter de concilier ces deux approches, car si le film possède certaines qualités, il souffre inévitablement de la comparaison avec le chef-d’œuvre de 1937, mais aussi de son inscription dans une époque où tout semble devoir être calibré, aseptisé et conforme aux tendances du moment.”

Le Blanche-Neige en live-action n’est pas la catastrophe annoncée partout, bien au contraire. Le film est agréable à regarder, bénéficie d’un bon rythme et propose un scénario qui tient relativement bien la route. Mais surtout, malgré les critiques injustes dont elle fait l’objet, Rachel Zegler se révèle convaincante dans cette relecture moderne du personnage. Et si j’insiste sur le mot moderne, c’est parce que cette Blanche-Neige reflète les standards de féminité actuels, loin de l’image presque figée des princesses d’autrefois.

Cependant, alors que Rachel Zegler affirme depuis des mois que son interprétation serait plus rebelle et moins naïve que l’originale… il n’en est absolument rien. Finalement, la Blanche-Neige la plus badass du cinéma reste encore celle de Shrek. Ici, malgré la promesse d’un personnage plus affirmé et plus fort, elle se retrouve éclipsée par un trop grand nombre de chansons, la rendant presque plus ingénue que la version de 1937.

Si les morceaux musicaux sont agréables, ils souffrent d’un manque d’originalité, suivant les codes standardisés des comédies musicales actuelles, qui finissent par toutes se ressembler. Ce choix, censé apporter de la modernité, donne paradoxalement un effet déjà dépassé. À cela s’ajoutent des chorégraphies vues et revues sur scène ou au cinéma, renforçant le sentiment d’un manque criant de fraîcheur et d’innovation dans les scènes musicales

On retrouve ici et là quelques bribes des chansons du film original, même si l’absence de I’m Wishing (Je souhaite) ou la version modifiée de Siffler en travaillant—désormais interprétée non pas avec des animaux, mais avec les nains—est regrettable. Enfin… des “nains” qui n’en sont plus vraiment, mais des créatures âgées de 274 ans dotées d’un pouvoir magique dans la main, un ajout inutile et maladroit.

Le principal problème de ce Blanche-Neige réside dans sa volonté de se différencier coûte que coûte. À force de vouloir apporter de l’originalité et éviter le simple copier-coller du classique de Walt Disney, le film accumule des éléments superflus, une modernité déjà datée, et démontre surtout à quel point Walt Disney parvenait à émouvoir, amuser et effrayer avec peu d’artifices. Chaque ajout dans ce remake semble plaqué, plus encore que dans les autres adaptations live. Et quand on a grandi avec le chef-d’œuvre de 1937, on ne peut que constater que toutes ces modifications n’apportent rien. Walt Disney allait à l’essentiel pour toucher le spectateur, tandis que ce remake s’éparpille dans des longueurs et des ajouts “tendances” qui peinent à convaincre.

Le seul ajout réellement intéressant—bien qu’il s’éloigne lui aussi de l’œuvre originale—est l’histoire liée à Simplet. Sans dévoiler de spoilers, il s’agit d’une idée touchante qui, à elle seule, apporte une dose de tendresse et d’émotion, un aspect largement absent du reste du film.

Un autre problème majeur de ce remake réside dans la disparition quasi totale des émotions qui faisaient la force du film d’origine. L’humour est présent, certes, mais en quantité réduite. Surtout, le film est dépourvu de la moindre intensité dramatique : la transformation terrifiante de la Reine, la menace du chasseur, la course paniquée de Blanche-Neige dans la forêt et ses visions cauchemardesques, ou encore la fin tragique de la méchante Reine… Tout cela a été lissé et aseptisé au point de devenir inoffensif. Ce remake live ne suscite à aucun moment la frayeur qui, encore aujourd’hui, marque les spectateurs du film de 1937.

Alors, qu’est-ce qui sauve ce film du naufrage ? Finalement, c’est surtout notre manque d’exigence. Disney nous a tellement habitués à nous décevoir avec ses remakes live que celui-ci finit par sembler extraordinaire en comparaison. Il plaira sans doute aux amateurs de comédies musicales, aux fans des deux actrices principales—dont Gal Gadot, parfaite en méchante Reine (bien que peu à l’aise en chant)—et à ceux qui apprécieront la douceur apportée par Simplet.

Notre conseil ? Allez voir ce film sans en attendre grand-chose, et vous ne serez pas déçus. De notre côté, nous préférons opter pour ce que de nombreux parents oublient aujourd’hui : faire découvrir les chefs-d’œuvre originaux en priorité.

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