Réalisation : Ridley Scott
Casting : Paul Mescal, Pedro Pascal, Connie Nielsen, Denzel Washington, Joseph Quinn
Durée : 2h30
Date de sortie : 13 novembre 2024
Après son Napoléon qui aura divisé et pas vraiment convaincu de notre côté, l’arrivée d’une suite à Gladiator, grand film dans la carrière de Ridley Scott, nous a intrigué dès son annonce. Était-il possible de faire une suite qui rende justice à son prédécesseur ? On doit reconnaître qu’on est très partagé sur la question tant il y a des parts qui nous font dire oui et d’autres parts malheureusement non.
L’ouverture du film annonce le ton niveau scène d’action et effets spéciaux. De ce côté là, le spectacle est au rendez-vous et nous offre de belles batailles et combats de gladiateurs. On reproche cependant deux petits ratés à nos yeux qui ne dérangeront peut être pas tout le monde mais qui ajoutent une exagération dans le contexte dont on aurait pu se passer. On résumera par Singe et Requin et heureusement ce n’est que durant quelques petites minutes et on préfère les oublier et se reposer sur le reste pour se faire un avis sur le film.
Avant de compléter par le positif, parlons de la partie qui, à notre sens, est complètement loupé : les méchants de l’histoire. On évitera de spoiler mais le tout sonne faux. Les ambitions sont mal construites et les décisions maladroites. C’est de la fiction mais il y a un moment où il faudrait savoir se retenir. Là où Commode dans le premier opus nous donnait une noirceur jouissive, ici on n’a presque affaire à du burlesque. Il y a deux ou trois séquences qui deviennent tout simplement ridicules et c’est vraiment dommage.
Dommage car en effet il y a pourtant de la bonne surprise et des faits auxquels on ne s’attend pas même si dans le fond il y a aussi beaucoup de logique et de détournement scénaristique un peu trop facile. Un des points forts se trouve du côté des personnages secondaires. Cela aurait apporté énormément d’en avoir plus et dans la durée car ils sont plusieurs avec des passages très brefs et pourtant ils marquent. Les séquences par exemple entre Lucius et le médecin Ravi sont parmi les meilleurs échanges et dialogues qui apportent cette profondeur qu’on aime tant dans le précédent opus. Et c’est cela qui manque cruellement au film pour le hausser à un bon niveau scénaristiquement.
Pour la musique, Harry Gregson-Williams fait du bon travail même s’il n’arrive pas à s’imposer face au souvenir de la bande originale de Hans Zimmer dont le morceau le plus connu a été conservé pour apparaître à plusieurs reprises. Parfois c’est juste quelques notes qui poussent à la nostalgie. Quelques séquences flash back viennent également appuyer et l’évocation de Maximus est très présente.
Côté casting, Paul Mescal porte bien son rôle de gladiateur épris de vengeance. Pedro Pascal est convaincant en général romain et Denzel Washington fascine malgré un personnage troublant au fil de l’intrigue. Connie Nielsen, un des quasi seul visage connu du premier film, est toujours à la hauteur de son rôle qui malheureusement perd un peu en force par rapport à ce qu’on avait il y a plus de 20 ans. On voudrait bien dire aussi un mot gentil pour Joseph Quinn qui aura fait de son mieux pour interpréter cet empereur fantasque.
En résumé, Gladiator 2 n’est pas monumental comme on pourrait le lire dans certains couloirs du métro mais il est fort possible qu’il satisfasse un certain public. Après tout notre regard vient d’une génération qui se repose sur le premier film et on serait curieux d’avoir le retour de ceux qui se rendront dans les salles avec un regard neuf. D’ailleurs on soulignera une bande annonce un peu déroutante maintenant qu’on a vu l’œuvre dans son entièreté. Comme souvent elle en montre trop. Promotion pas évidente pour cet opus qui divisera sur plusieurs aspects, action, scénario, casting. À vous de faire votre propre opinion en allant le voir.
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