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Acteurs: Guillaume Canet, Marina Hands, Daniel Auteuil, Lou de Laâge, Tchéky Karyo, Jacques Higelin
Réalisateur: Christian Duguay
Date de sortie: 13 Mars 2013
Bande annonce:
critique de #Chris
Pourquoi selon moi Japelloup est loupé… Est-ce la faute aux acteurs, est-ce la faute au scénario, la faute à Findus qui n’a rien trouvé de mieux que faire parler de lui alors qu’un film sur les chevaux sort au cinéma ?
Non la faute revient selon moi au réalisateur.
Je m’explique. L’histoire du film est quelque chose d’inhabituel car il est rare que ce sujet soit traité au cinéma de façon sérieuse. « Turf » sorti récemment a d’ailleurs utilisé l’humour pour parler d’un autre sport équestre. Le souci est que lorsque l’ on essaye de parler de quelque chose sérieusement, il faut que cela soit à fond et c’est là que ça coince. Il est difficile de prendre au sérieux un film avec autant de bêtises.
Commençons par Guillaume Canet qui est excellent dans le film sauf qu’il n’est absolument pas crédible en ado. Faut pas se mentir, il a passé l’âge de jouer les jeunes premiers et on a plus l’impression de voir ce que nous proposait « Camille redouble », à savoir un adulte jouant un ado. Quand on voit des films comme « X-Men 3 » ou « Cloud Atlas » qui jouent avec les âges, cela aurait été pas mal un peu de budget pour essayer de rajeunir Guillaume Canet avec l’aide d’effets numériques. C’est d’autant plus dommage qu’il joue vraiment bien dans le reste du film mais voir Daniel Auteuil lui parler comme à un gamin à l’hôpital alors qu’il fait clairement 35 ans est ridicule.
Autre gros souci qui m’a déconnecté totalement du film, la musique ! Là aussi ça ne colle pas du tout car elle semble être présente pour nous forcer à être touché et ému. Malheureusement dans ce film, hormis les 10 dernières minutes, il n’y a rien de bien excitant et le réalisateur semble s’en être rendu compte une fois le film terminé. Je dis ça car au début, on nous bombarde d’une musique kitsch et mielleuse à souhait toutes les 3 minutes comme pour nous forcer à nous intéresser aux personnages, à ressentir de l’empathie. Limite, sans cette musique atroce, possible que les personnages m’auraient touché mais chaque fois cette musique m’a énervé et en plus je n’aime pas me sentir forcé. Un peu comme les rires en boîte dans les séries, qui au cas où vous auriez loupé la blague, vous disent quand rire. Ainsi la musique de Jappeloup vous dit quand être ému et c’est bien désagréable.
On continue dans les choses gênantes… Le forcing sur la date. Le film se déroule dans les années 80 et la façon de nous le montrer manque totalement de subtilité. Nous avons ainsi droit au gros plan sur la VW d’époque, le radio-cassette qui joue une version bien mauvaise d’une chanson connue de nos jours, le Walkman utilisé à peine 10 secondes alors qu’il aurait été plus intelligent de nous montrer plusieurs fois son utilité (le héros du film l’utilise pour se couper du monde et s’échapper de la pression) car ici ça semble juste placé là comme ça sans raison.
Heureusement tout n’est pas mauvais dans ce film loin de là. Ainsi nous avons un Daniel Auteuil bluffant, tendre et touchant ainsi qu’une Marina Hands à tomber.
Parlons en justement de Marina Hands. J’avoue que je ne la connaissais pas particulièrement avant ce film et je suis tombé sous son charme. Cette femme, au de là d’être magnifique, est très douée et n’a nullement besoin de la musique bien mauvaise pour nous apporter de l’émotion exactement quand il le faut. Elle forme un très beau couple avec Guillaume Canet. Ensemble, ils forment un des intérêts du film. Mention également à Higelin qui a une vraie gueule d’acteur comme on dit et que j’adorerais retrouver prochainement dans d’autres films.
Non vraiment. La force de ce film réside dans son casting de très grande qualité et un césar comme meilleur second rôle donné l’an prochain à Daniel Auteuil ne serait pas une mauvaise idée.
Donc oui je n’ai pas aimé Jappeleoup, à cause d’une accumulation de parasites transformants un excellent film en une mièvrerie mal amenée. (Et encore je ne vous parle pas des grosses ficelles censées vous tirer les larmes des yeux comme les gros plans sur des visages tristes uniquement pour que l’on voit bien la larme couler)
Un bon 8/10 pour les acteurs et un bon 4/10 pour le film !! (Étrangement je ne vois pas le public adhérer et pense à un succès en dessous des attentes – réponses dans quelques semaines)
critique de #Charly
Rares sont les films français qui m’intéressent dans les débuts d’année. L’exception avait été « Cloclo » en Mars 2012. Je peux d’ores et déjà rajouter « Jappeloup » à cette liste de films géniaux qui me redonnent le goût des films français ou des films intelligents qui ne se tapent pas sur la gueule avec des effets spéciaux ou autre.
Non, « Jappeloup » est bien loin de ce cinéma là. C’est un cinéma touchant, qui nous fait prendre conscience des réalités (qu’elles soient difficiles ou non) de la vie. Je ne parle pas d’un scénario extraordinaire, bien que celui-ci soit quelque peu romancé et ce avec beaucoup de finesse de la part de Guillaume Canet (oui, il écrit aussi), mais du message que ce film veut, au final, faire passer. C’est une histoire ordinaire, dans laquelle certaines personnes pourront même se reconnaître (pour ma part, j’ai passé une partie de mon enfance dans le milieu de l’équitation et des concours, donc c’est normal aussi que le film me prenne plus aux tripes sans doute). Le plus important dans ce film, je le redis, c’est son message et sa morale, certes simple, mais magnifiquement expliqués.
Les acteurs sont au sommet, je n’ai jamais vu Guillaume Canet aussi bien jouer pour un film. Le casting qui l’entoure est top-top : Daniel Auteuil offre les scènes les plus émouvantes du film, Marina Hands, en plus d’être une femme magnifique, est vraiment douée. Enfin, ensemble ils offrent à l’intrigue une dimension vraiment profonde et touchante, qui ne nous laissera pas indifférents. Mais rassurez-vous, ce n’est pas un film déprimant loin de là, c’est un film sur un homme qui se bat pour accomplir son rêve (celui d’atteindre les JO de Seoul en 88). Rien de plus, et c’est ça qui est beau. Donc on A également droit à des scènes drôles par moments (l’accouchement avec Canet complètement déboussolé)
Niveau technique, rien à redire : c’est bien filmé, les plans sont magnifiques tout comme la musique, très belle (le mixage sonore avec les battements de coeurs lors des sauts est épique). Le film dure 2h10 et on ne les sent pas passer tant on est dedans.
Rien à dire, un film qui respecte toutes ses promesses et nous fait passer un moment
Critique de #Jonathan
Je dois avouer qu’il est extrêmement rare que je sois attiré par un film français, donc quand cela m’arrive, je suis mon instinct et fonce. Pour le coup, je dois dire que mon instinct aura vu juste car je ne suis absolument pas déçu par « Jappeloup », bien au contraire !
Dès les premières minutes je me suis laissé embarquer dans cette histoire, somme toute assez classique, mais relativement poignante. Seul petit bémol, la période adolescente de Pierre Durand un peu perturbante de par l’âge de Guillaume Canet, même si le réalisateur a eu l’intelligence de ne pas trop faire de gros plans sur le visage de ce dernier ne se risquant pas à trop montrer l’âge réel de Guillaume. Pour ce qui est justement de la réalisation, le film dans son ensemble est totalement maîtrisé et bien amené.
Ce film est avant tout raconté avec passion et cela se ressent, et ce en grande partie grâce au casting que j’ai trouvé vraiment impeccable. La relation père/fils entre Daniel Auteuil et Guillaume Canet est très bien retranscrite par deux acteurs au sommet. Marina Hands, que j’avais découverte depuis un moment déjà dans « Lady Chatterley » je pense, a pour moi un indéniable talent d’actrice qui n’est plus à prouver, tellement elle est parfaite dans chaque scène. J’ajouterais une mention spéciale à la jeune Lou de Laâge vraiment touchante en palefrenière. Un excellent casting, cela va sans dire.
J’ai trouvé la mise en scène très réussie. La photographie en général et principalement durant les concours équestres est vraiment très belle. La photographie qui justement rend les séquences de saut très prenantes avec juste la dose de suspense qu’il faut. J’ai également beaucoup apprécié l’utilisation de la musique tout le long du film, qui pour moi apporte réellement un plus. C’est d’ailleurs ce que je reproche souvent au cinéma français, le manque de musique ! Mais ici l’utilisation régulière de celle ci ne m’étonne guère sachant que Guillaume Canet est aussi scénariste et connaissant l’importance qu’il accorde au score dans ses propres films.
En bref, « Jappeloup » est un très bon film touchant et poignant, émouvant par moment, porté par d’excellents acteurs et un superbe sens de la narration et de la réalisation !
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