Critique de « Jobs »

Avis:

Twitter: #Jobs

Acteurs:  Ashton Kutcher, Dermot Mulroney, Josh Gad

Réalisateur : Joshua Michael Stern

Date de sortie: 21/08/2013 (2H07)

AfficheJobs

Bande annonce: 

Steve Jobs (Ashton Kutcher) et Steve Wozniak (Josh Gad) dans leur garage, berceau d’Apple

« Jobs » retrace une partie de la vie de Steve Jobs, notamment comment il a créé Apple et en a fait une marque star, les débuts, les difficultés, les réussites…

Apple au tout début
Apple au tout début


C’était au départ un pari, un défi, d’apparence un peu fou… Un jeune informaticien de génie, pas vraiment à l’aise dans le moule bien trop classique de la société ni dans le conformisme apparent de l’entreprise qui l’employait, capable sur un coup de tête d’exploiter une idée, un coup de coeur, une lubie, et d’en faire une réussite. Un jeune homme qui décida un jour de révolutionner le petit monde naissant de l’informatique, dans le but d’améliorer la vie des gens en général. Steve Jobs a su rapidement s’entourer des bonnes personnes, des amis pour la plupart, puis des gens renommés pour leurs compétences. Avec un culot, un aplomb et une motivation déroutants, il a réussi à imposer ses idées et à convaincre des partenaires ou investisseurs potentiels de lui faire confiance, de miser sur lui. Ainsi est née Apple.

Dans ce film, nous découvrons ainsi comment Steve Jobs (et son fidèle compère Steve Wozniak, alias « Woz ») a fondé cette entreprise que tout le monde connait, comment il a réussi à insuffler un vent de fraîcheur, de nouveauté sur le marché de l’informatique. La réussite des débuts, l’éclosion de la start-up, les succès… Puis l’obstination, les décisions unilatérales et coûteuses, la concurrence, les trahisons… Steve Jobs s’est ainsi vu « voler » son bébé par les financiers de sa propre entreprise, mis sur la touche. Il a observé Apple tenter de surnager, et finalement s’enfoncer de plus en plus dans les difficultés. Avant de faire un come-back décisif, qui a permis à Apple de devenir la fameuse marque à la pomme que tout le monde connaît, au succès indéniable.

J’étais au départ plutôt sceptique quant au choix d’Ashton Kutcher. Sa filmographie ne plaidant pas forcément en sa faveur pour un rôle aussi « sérieux », que celui de tête d’affiche d’un biopic, en l’occurrence sur l’une des personnalités les plus connues de la dernière décennie. Mais pourquoi pas après tout ? Kad Merad a joué dans beaucoup de comédies (pour certaines déjantées voire pas terribles) avant de jouer dans « Je vais bien, ne t’en fais pas ». Et quand on voit la ressemblance physique entre Kutcher et Jobs, c’est impressionnant. Au final il s’en sort très bien.

Le succès est au rendez-vous pour Steve Jobs (Ashton Kutcher) et Apple
Le succès est au rendez-vous pour Steve Jobs (Ashton Kutcher) et Apple

Le film m’a beaucoup intéressé, bien que je sois plutôt réfractaire à Apple (il en faut). J’ai appris beaucoup de choses sur la marque, sur le personnage de Steve Jobs, et on ne voit pas vraiment le temps passé. Je regrette en revanche que la fin arrive si tôt… C’est peut-être mieux ainsi direz-vous, mais j’aurais aimé voir un peu plus de scènes consacrées aux succès récents d’Apple, vue la durée du film un quart d’heure de plus n’aurait à mon avis pas posé problème… Mais cela n’engage que moi.

Critique de Jonathan:

De prime abord, j’étais un peu sceptique à l’idée d’un film sur la vie de Steve Jobs. Je me demandais comment le réalisateur allait bien pouvoir rendre son histoire intéressante à l’écran. J’ai encore eu une légère crainte lors de la première scène d’introduction, me semblant trop caricaturale où l’on voit un Ashton Kutcher barbu et grisonnant, débarquer d’une drôle de démarche dans un auditoire pour présenter à de jeunes étudiants, en 2001, sa nouvelle invention : l’« iPod ».

Heureusement, mes dernières craintes de tomber dans la caricature se sont tout de suite dissipées à la vue du jeu d’acteurs d’Ashton Kutcher plutôt convaincant et habité ! Passé cette introduction plutôt réussie, le film nous ramène en 1975 où l’on nous montre nous montre un Steve Jobs visionnaire et marginal au style légèrement « grunge », déambuler pieds nus sur le campus de son université. On ressent déjà sa détermination à marquer l’histoire de l’informatique de son empreinte, et de marcher dans les pas des plus grands inventeurs du 20e siècle…

Nous assistons ensuite aux balbutiements de la future grande entreprise que sera Apple, représenté au départ par une simple bande de potes soudant et assemblant des micros-composants d’ordinateurs dans le garage familial des Jobs. Et c’est là que le film commence à être intéressant, car toute cette partie du long-métrage sur la naissance d’Apple est parsemé de sympathiques séquences accrocheuses et plutôt exaltantes ! Pour en venir à la représentation du personnage de Steve Jobs en elle-même et bien c’est plutôt réussi ! Sans jamais trop tomber dans l’idolâtrie, le film nous montre un Steve Jobs déterminé à aller au bout de son rêve, faisant preuve d’un formidable esprit de persuasion pour pousser les autres à croire en ses projets les plus fous, perfectionniste, colérique, souvent tyrannique envers ses collaborateurs et n’hésitant pas à les virer s’ils ne partagent pas sa vision des choses. Avec Ashton Kutcher dans le rôle titre et ayant été choisi principalement pour sa ressemblance physique avec Steve Jobs, on pouvait craindre le pire, mais finalement il fait preuve d’une étonnante et incroyable justesse dans son jeu d’acteur. Bien que très loin des sommets de narration et de mise en scène qu’atteignait The Social Network. Au final, « Jobs » tout en étant un biopic tout ce qu’il y a de plus classique, est vraiment une bonne surprise. Malgré quelques lenteurs, c’est un très bel hommage rendu à la vie ordinaire mais au travail extraordinaire et au personnage quelque part atypique qu’était Steve Jobs !

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