Critique de La guerre des Lulus

Twitter : #LaGuerredesLulus

Titre VO :

Réalisateur : Yann Samuell

Acteurs : Léonard Fauquet, Loup Pinard, Mathys Gros

Durée :

Date de sortie : 18 janvier 2023

Quelle tristesse d’avoir une si belle matière entre les mains et de se planter sur pratiquement tout ! Yann Samuell qui nous avait ébloui avec Jeu d’enfant n’est plus et propose depuis quelques années, déceptions sur déceptions.

Film familial par excellence qui avait clairement dans l’adn de quoi fonctionner, La guerre des Lulus est gâché par des facilités aussi grotesques qu’une bande originale en mode forcing et des décors (sur la première partie) pour nous faire un Harry Potter du pauvre. Chaque note de musique et chaque recoin filmé semble avoir été pensé pour recréer une recette déjà vue et connue. On n’échappe évidemment pas au gentil professeur qui va aider le pauvre enfant orphelin qui a des rêves plein la tête et qui est bien entendu plus intelligent que la moyenne. Sans oublier les petites lunettes rondes qui vont bien avec.

Mais on ne peut pas faire du Harry Potter à la Française sans le même talent que les grands réalisateurs passés par cette franchise si bien qu’en 2022, voir des fonds verts atroces ou encore le temps d’un plan qu’une des actrices et remplacée par une doublure faisant deux fois sa taille, rend cette réalisation impardonnable. Comment peut-on laisser passer ceci du côté du réalisateur, du monteur, du producteur ou même des premiers spectateurs qui ont découvert le film. A ce demander si quelqu’un a regardé le produit terminé ne fusse qu’une seule fois !

Si le casting enfant s’en sort bien, à nouveau c’est du côté de la direction d’acteur et du côté des scénaristes que le bât blesse puisqu’en plus de proposer des performances « clichées » à souhait via des personnalités usées et déjà vues dans 350 films avant celui-ci, on ne pourra qu’être énervé par le jeune Lucas interprété par Tom Castaing. Si le jeune garçon est assez doué, il hérite du rôle du gamin tête à claque à souhait que l’on imaginerait bien dans la publicité Knacki aux côtés de l’énervante gamine qui ne cesse de dire « T’avais dit qu’on ferait des knacki… » – Détestable !

Reste le scénario divertissant, mais oubliable de par ses raccourcis, ses ficelles et ses facilités grotesques incluant un casting adulte venu prendre son chèque.

Mais le pire dans tout ceci est que le film risque de plaire à cette génération de spectateurs de France 3 dont les exigences deviennent aussi faibles que celles de Yann Samuell pour la réalisation et les belles histoires.

Oui le film devrait fonctionner et rencontrer son public, mais cela n’en fait pas une réussite, bien au contraire !