Critique de Monsieur Aznavour

Monsieur Aznavour

8.9

Scénario

8.9/10

Casting

10.0/10

Réalisation

8.2/10

Bande originale

8.5/10

Les pour

  • Magnifique hommage
  • Tahar Rahim est exceptionnel

Twitter : #MonsieurAznavour

Titre VO :

Réalisateur : Mehdi Idir et Grand Corps Malade

Acteurs : Tahar Rahim, Bastien Bouillon, Marie-Julie Baup, Victor Meutelet,

Durée : 2H13

Date de sortie : 23 octobre 2024

Aznavour, tout le monde le connait ou du moins connait une, deux ou trois chansons de lui, puisque le monsieur est une légende de la chanson française. Mais de là à dire que l’on connait toute son histoire et sa carrière, il y a un pas à franchir si bien qu’à l’annonce du projet, on était en droit de se demander pourquoi faire un biopic sur un artiste qui semblait finalement très simple et à la vie paisible. Le film allait sans doute être ennuyant…

Et c’est probablement là l’un des plus grands atouts du film, à savoir celui de nous démontrer que, contrairement aux préjugés, Charles Aznavour a vécu une vie passionnante et riche d’événements  jusqu’à sa mort.

Si les fans du célèbre chanteur seront ainsi ravis de le voir revivre à l’écran, les autres (comme moi), amateurs de biographies seront comblés, tant le film est riche en informations et découvertes.

Monsieur Aznavour balaye ainsi la vie de Charles de manière parfois même un peu rapide, si bien qu’on se dit qu’un second film n’aurait pas été du luxe. Finalement, Charles Aznavour a vécu une existence riche et passionnante depuis son enfance et ce jusqu’à sa mort, marquée par des moments de bonheur, de folie et de drames.

Entre sa relation avec Edith Piaf qui a exercé sur lui une forme de domination ou encore l’histoire de son fils Patrick (qui aurait mérité quelques minutes d’explications supplémentaires), ce film nous fait découvrir de nouvelles choses, donnant à Aznavour une nouvelle manière de nous toucher autrement que par ses chansons.

Il est vrai que l’on sort de ce film avec le désir de redécouvrir sa discographie, bien sûr, mais aussi avec la gorge nouée et le désir de le célébrer encore.

Pour donner vie à Aznavour, on retrouve l’excellent Tahar Rahim qui délivre ici sa plus belle performance à ce jour. On ne voit pas Tahar à l’écran, mais Charles, et si physiquement il n’est en rien un sosie, tout dans la prestation de l’acteur donne vie au personnage au point qu’il ne fait qu’un et parvient même à en faire oublier le véritable visage du héros. La fin du film qui offre ainsi des images réelles de Charles Aznavour est heureusement là pour nous le remettre réellement en tête.

Si Pathé France (le distributeur) arrive à jouer le jeu hollywoodien à fond, nous aurons une performance à César, voire à Oscar!

N’oublions pas de parler des seconds rôles, tous excellents dont les performances touchantes de Bastien Bouillon et surprenante de Marie-Julie Baup et Victor Meutelet (incroyable en Johnny)

En ce qui concerne les autres aspects du film, il est possible que certains trouvent ce biopic très conventionnel, linéaire, sans vraies surprises, et ce n’est pas totalement faux. Aucune extravagance visuelle ou narrative (comme l’emploi d’un singe à la place de l’acteur – le biopic en cours sur Robbie Williams) ne sont attendues par ici, et pourtant, cela n’en fait finalement pas une faiblesse, car certaines œuvres telles que celle-ci n’ont pas besoin de chercher à faire autre chose que de raconter une histoire déjà captivante que pour être passionnante et réussie.

Là où l’on pourrait critiquer, c’est le fait d’avoir certains éléments un peu survolés, quand d’autres sont un cran trop exploités, offrant parfois un léger déséquilibre selon les moments de vie de Charles.

Musicalement, le film alterne les morceaux cultes tout en état accompagné d’une bande originale agréable à écouter.

Enfin, les décors, les costumes et Paris sont joliment retranscrits et là aussi, on peut espérer une pluie de césars pour le film.

Monsieur Aznavour se veut finalement être un excellent biopic dont le seul défaut est finalement de tenir en un seul film, quand, visiblement, il aurait pu exister sur deux. Racconter 98 ans d’une vie est loin d’être simple.

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