Critique de Natacha (presque) hôtesse de l’air

Natacha (presque) hôtesse de l'air

2.3

Scénario

1.0/10

Casting

4.0/10

Réalisation

2.0/10

Les pour

  • Idéal pour faire une sieste

Les contre

  • Scénario ridicule
  • Casting max exploité
  • Du féminisme grotesque contre productif

Twitter : #Natachapresquehôtessedelair

Titre VO :

Réalisatrice : Noémie Saglio

Acteurs : Camille Lou, Vincent Dedienne, Elsa Zylberstein, Didier Bourdon, Isabelle Adjani, Didier Bourdon, Baptiste Lecaplin

Durée : 1H30

Date de sortie : 2 avril 2025

Tu sais qu’une comédie est ratée quand, dans une salle remplie d’environ trente spectateurs, personne ne rit !

Je pourrais m’arrêter là pour décrire le fiasco qu’est Natacha (presque) hôtesse de l’air, mais il est important de détailler ce qui rend ce film si mauvais.

Commençons par l’idée de base : une BD populaire dans les années 60 et 70, dotée d’un pitch sympathique, d’un humour efficace et de promesses d’aventure. Malheureusement, en 2025, à moins d’être un amateur de bande dessinée, le grand public ne connaît rien de la blonde Natacha. C’est donc une belle excuse pour le studio de s’approprier cette base, en la rendant plus « plaisante » pour la génération réseaux sociaux. Malheureusement, plutôt que de proposer une héroïne forte et inspirante, les scénaristes préfèrent tomber dans la caricature et le ridicule.

Prenons l’exemple du personnage de la mère de famille, cantonnée au rôle de parfaite épouse au foyer, qui se rebelle soudainement lorsque sa fille décide de fuir et de voyager à travers le monde. Elle transforme alors son époux en serviteur docile, renforçant ainsi une vision bancale du féminisme, réduite ici à une vulgaire inversion des rôles plutôt qu’à une recherche d’égalité.

Autre exemple affligeant : Colette, une femme ayant vécu sous l’emprise d’un homme, toujours amoureuse de lui… jusqu’à ce qu’elle le retrouve avec quelques kilos en trop et une calvitie naissante. D’un coup, ses sentiments disparaissent. Cette vision simpliste et superficielle du rapport entre hommes et femmes est tout bonnement consternante.

Si le féminisme était présent dans la bande dessinée originale, il était proposé de manière intelligente et subtile. Ici, il est asséné à la truelle, comme si le public était incapable de réfléchir, discerner ou même écouter.

Un autre problème du film réside dans ses anachronismes. Si ce genre d’effet peut être réussi (comme dans Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre), ici, c’est un échec total. L’univers visuel est ancré dans les années 70 (décors, tenues, ambiance), mais les dialogues incluent des expressions modernes comme « claqué au sol » et des références absurdes à BFM TV. Rien ne fonctionne et rien ne fait sourire.

Parlons du casting. De manière générale, il est bon, et c’est sans doute l’un des rares points positifs du film. Camille Lou est parfaite en Natacha, tout comme Vincent Dedienne en Walter. Lucchini, en voix-off entendue par les personnages, apporte une touche amusante, mais son personnage est finalement réduit à une justification maladroite d’un féminisme mal amené. Il déclare ainsi qu’il disparaîtra une fois que Natacha n’aura plus besoin « d’un homme blanc de 50 ans pour lui dicter sa vie », une réplique qui en dit long sur la vision caricaturale des hommes que semblent avoir les scénaristes et la réalisatrice.

Quant à Elsa Zylberstein, une actrice pourtant talentueuse, elle est piégée dans un rôle grotesque où elle passe son temps à être vulgaire et à être victime d’un homme.

Le reste du casting est anecdotique, souvent ridicule, à l’image du film lui-même.

Cette adaptation de la bande dessinée est une véritable insulte à l’univers créé par François Walthéry. Ce film mal ficelé, prétentieux et maladroit semble avant tout destiné à un public peu exigeant. Une occasion manquée et un échec sur toute la ligne.

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