Twitter : #Oppenheimer
Titre VO :
Réalisateur : Chris Nolan
Acteurs : Cillian Murphy, Emily Blunt, Matt Damon, Robert Downey Jr., Florence Pugh, Rami Malek, Josh Hartnett, Casey Affleck, Dan Dehaan, Jason Clarke…
Durée : 3H10
Date de sortie : 19 juillet 2023
Chaque sortie d’un Nolan est un petit évènement. Il faut dire que le célèbre réalisateur est parvenu à se créer une base de fans fidèles. Et s’il n’affole jamais les compteurs au box office comme d’autres gros blockbusters, il parvient quand même à attirer suffisamment de monde que pour continuer à surprendre son public.
Mais avec Oppenheimer, la surprise risque d’être peut-être trop grande et là où il peut gagner un nouveau public qui aime les histoires plus terre terre, il risque de perdre ses fidèles, fan de l’étrange et de la science-fiction.
Oui, Oppenheimer est différent de ce que Nolan propose en général et ce n’est pas deux ou trois effets d’images au début (montrant ce qui se passe dans la tête du héros) qui ira convaincre ses fidèles qu’ils sont bien devant un film dans la lignée de Inception ou Interstellar.
Au-delà de ceci, que vaut Oppenheimer…
Oppenheimer est un film où clairement l’aspect technique prend le dessus. Nolan n’a rien à prouver en termes d’idées et de mise en scène là où il a encore du boulot niveau écriture. Sur Oppenheimer, le son est incroyablement important et chaque scène marque par son utilisation et ce notamment sur certains passages préciss (que vous découvrirez) où ce dernier fait autant souffrir nos tympans qu’une explosion ou au contraire les repose autant qu’un silence important. Bien entendu c’est joliment filmé et les plans sont réussis, après tout on a un pro derrière la caméra.
Arrive alors le scénario. La première chose que l’on peut se demander c’est : avions-nous besoin d’une biographie d’Oppenheimer et d’assister à son procès privé ? Qui aujourd’hui parlait de cet homme en dehors de quelques gens passionnés de bombes et surtout, qui avait envie de rester 3 longues heures devant une oeuvre très bavarde et relativement calme pour ne pas dire plate ? Oui Le dernier Nolan est long, bien trop long pour une histoire qui aurait pu être réduite de moitié et qui accumule les scènes de paroles interminables cherchant constamment à trouver les bons mots « Intelligents » pour justifier l’aspect intellect du cinéma de Nolan.
Autre point faible du scénario, Nolan essaye d’imposer en fin de film une idée, intéressante, mais déjà exploitée par lui même dans son précédent film, donnant cette impression de « Moralisateur » ou finalement d’un manque d’idée originale pour surprendre une dernière fois.
Bien entendu le casting est exemplaire et ceux-ci se donnent à fond mais l’histoire aura du mal à dépasser la première vision tant finalement la vie de Oppenheimer est moins intéressante que prévue.
Du côté du casting, notons qu’il y a du monde, du beau monde et que parfois cela fait un peu remplissage quand on s’éloigne des 2 ou 3 vedettes principales que sont Murphy, Downey Jr, Damon et Blunt. On sent que Nolan peut inviter qui il veut et certains rôles en sont réduits à des cameos prolongés de luxe à l’image de Rami Malek qui ne sert globalement à rien.
Reste quand même un excellent point positif à ce film: sa bande originale somptueuse et captivante de bout en bout. On a ici une musique de qualité qui plaira aux fans comme non fans de Nolan.
Oppenheimer n’est donc pas un mauvais film, loin de là, mais un film à l’utilité discutable. Néanmoins on ne peut que saluer la prise de risque de Nolan de perdre ses fidèles pour en gagner d’autres… Même si cela semble perdu d’avance !
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