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Titre VO :
Réalisateur : Robert Zemeckis
Acteurs : Tom Hanks, Angus Wright, Cynthia Erivo, Sheila Atim, Jaquita Ta’le, Lewin Lloyd
Durée : 1H51
Date de sortie : (Dispo sur Disney +)
Difficile pour Disney de faire ses remakes Live tant le public attend chaque fois quelque chose de précis de ces derniers.
Entre les « c’est juste du copié collé de l’animé, ça ne sert à rien » et les « Ça n’a plus rien à voir, on a volé mon enfance » du public à chaque sortie, on en arrive à se demander « Pourquoi font-ils encore ces remakes live… »
Arrive alors un film comme Pinocchio qui essaye de plaire à tout le monde en faisant à la fois du copié collé, de l’ajout de scènes, des modifications pour « coller » à l’époque et tout ça pour un résultat bien décevant !
Oui Pinocchio est une déception sur de nombreux niveaux malgré quelques qualités non négligeables comme le fait de retrouver réellement le Pinocchio de l’animé.
Car s’il est une chose que l’on ne pourra reprocher à ce film, c’est bien de respecter Pinocchio (le personnage) qui prend littéralement vie devant nos yeux. Ce dernier est clairement l’atout majeur de ce remake et fait plaisir à voir.
Autre bon point de ce film, quelques petites scènes amusantes comme celle des horloges qui sonnent en offrant un hommage à certains classiques Disney ou encore la beauté de certains décors et notamment la maison de Gepetto, très bien retranscrite en live.
Pour ce qui est du reste du film… C’est là que ça se gâte !
La première chose et autant en parler de suite, car la polémique gronde depuis des mois : Le remplacement de la free bleue par Cynthia Erivo est une erreur impardonnable. A nouveau on subit le wokisme à fond et Disney se sent dans l’obligation de placer au minimum des comédiens de couleurs histoire de ne pas froisser la génération frustrée de Twitter. Alors qu’il y a clairement la place pour créer de nouveaux personnages permettant d’engager n’importe quel acteur dont des femmes noires de peau (et c’est le cas ici avec le personnage bien écrit de Sabina interprété par Jaquita Ta’le), Disney ressent ce besoin de remplacer, altérer, dénaturer même, des personnages bien connus de tous et ce quitte à rendre le tout moins bien. Oui Cynthia Erivo n’a rien d’une bonne fée et ce, entre autre, via son look qui n’a rien de féérique et ne vend absolument pas du rêve.
Considérer moi comme vieux jeu, mais la fée bleue de l’animé était riche en chaleur, avait un côté maternel doux qui rassurait et une beauté hors du temps, là où Cynthia Erivo et ses cheveux rasés n’inspire absolument pas ça. Disney, et les autres studios, ont tout à gagner en étant plus juste dans leur casting et engager des acteurs de différentes ethnies est une excellente chose, mais il serait temps que l’on crée des personnages pour eux et qu’on ne cherche ABSOLUMENT pas à imposer, remplacer, altérer des personnages simplement pour « faire bien » et « adoucir » une génération qui se contente de ça là où il y a encore de véritables problèmes bien plus importants lié à la simple couleur de peau.
Maintenant que vous avez mon point de vue (qui risque de rameuter les gens qui ne réfléchissent pas plus de deux minutes) sur les altérations inutiles de personnages mythiques par les studios, passons aux autres problèmes, car il y en a encore bien d’autres.
Débutons par le doublage : Ce dernier est loupé. Seul Pinocchio a une voix française adaptée au personnage là où celle de Gepetto, interprété par Tom Hanks est à la limite du ridicule. A aucun moment elle ne reflète son âge ou la joie de vivre que ce dernier ressent à la fin de l’animé. Cette voix manque aussi cruellement de chaleur et de coeur.
Concernant les autres personnages… Ce n’est pas mieux. Le doublage de Crapule est à côté de la plaque et la fée bleue perd aussi son côté chaleureux. On tient ici un des plus mauvais doublages du studio.
Comment ne pas parler des effets visuels alors même que cela fait débat depuis des semaines déjà. Pinocchio n’échappe pas à la précipitation et il est assez triste encore de voir en 2022 le meilleur se frotter au pire. Oui on le sait, on l’entend partout, les responsables des effets visuels chez Disney / Marvel ne cessent de dire qu’ils sont précipités dans leur travail et que forcément ce dernier est bâclé. Cela se ressent et surtout cela se voit. Certains passages de Pinocchio sont tout simplement « atroces ». avec des fonds verts visibles, des animations qui ne ressemblent à rien et de l’eau plus laide que celle que l’on pouvait voir dans des films comme La reine des neiges ou même Shrek qui remonte à de nombreuses années.
Est-ce terminé, me direz-vous ? Et bien non, car le plus gros défaut de ce Pinocchio arrive maintenant.
Comme signalé plus haut, Robert Zemeckis a souhaité apporter des choses nouvelles à l’animé original et malheureusement dans 90% des cas, cela ne passe pas bien. Entre des chansons qui tombent à plat, posées ici et là n’importe comment ou encore des passages ajoutés n’apportant rien à l’histoire, on ne peut que citer la plus grande trahison du film, à savoir sa fin totalement dénuée de sentiments, loupée visuellement et qui fait perdre tout l’intérêt au film !
Car si Pinocchio a pour ambition de devenir un « vrai petit garçon » dès le début du film, à l’image de l’animé et du conte original, Robert Zemeckis élimine totalement ceci de sa fin et de fait annule toute la quête initiée depuis 1H45 ! Une véritable claque aux fans de Pinocchio et surtout une altération de la fin inutile et sans intérêt.
Du côté des altérations loupées aussi, celle de Monstro. Baleine effrayante dans le conte et l’animé, Robert Zemeckis s’est senti obligé de transformer l’animal en une espèce de monstre marin avec tentacules ridicules enlevant tout l’aspect horrifique que pouvait représenter la baleine de l’époque. On sent clairement ce besoin à nouveau de plaire à la masse et de ne pas froisser les gens qui cherchent à défendre les animaux qui seraient venus hurler comme quoi on donne une mauvaise image des baleines. À nouveau, à cause de pleureurs frustrés de twitter, on alterne les choses sans goûts et sans utilités. Cela reviendrait au même de nous proposer un remake de « Les dents de la mer » et de caler des ailes sur le dos du grand requin blanc pour ne pas s’attirer les foudres des gens qui aiment les requins. C’est inutile, ridicule et loupé !
Allez, un dernier pour la route du côté des choses altérées vis-à-vis de l’animé original, Robert Zemeckis ne souhaite pas montrer la cruauté des hommes qui capturent les enfants transformés en ânes comme dans l’animé et nous invente ici des « ombres » qui sortent de nulle part, sans explications, sans logiques aucune afin de ne pas faire peur et sans doute parce que c’est tabou de montrer des hommes violents capturant des enfants (Car en 2022, le public est devenu incapable de différencier la fiction de la réalité)
Je vais donc m’arrêter là pour vous dire à nouveau combien cette adaptation m’a déçu, moi qui trouve l’animé magnifique, palpitant, effrayant et surtout riche en émotion… Soit absolument rien de ce que l’on retrouve dans ce film. A force de vouloir plaire à tout le monde, de se sentir obligé de changer des choses et de manquer cruellement d’idées, Disney (et les autres) continue de proposer des remakes décevants et inutiles que l’on oubliera rapidement pour vite retourner voir l’original bien plus intéressant.
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