Twitter : #PromisingYoungWoman
Titre VO :
Réalisateur : Emerald Fennell
Acteurs : Carey Mulligan, Bo Burnham, Alison Brie, Fred Molina, Connie Britton, Max Greenfield, Jennifer Cooldige, Laverne Cox, Christopher Mintz-Plasse
Durée : 1H54
Date de sortie : 26 mai 2021
Sorti il y a un moment aux Etats-unis et privé de salle française jusqu’à ce jour, Promising Young Woman n’a eu de cesses de faire parler de lui au point même d’être nommé aux Oscars dans la catégorie meilleur film.
Est-ce mérité…? Cela reste à discuter (On soupçonne quand même les membres de l’académie d’avoir nommé le film plus pour continuer dans l’hypocrisie bien-pensante dans laquelle les US s’enferment de plus en plus que pour autre chose), bien que le film soit une belle réussite.
Le thème du film (au début)… Une jeune femme qui sort chaque soir à la rencontre d’hommes qui vont chercher à coucher avec elle alors qu’elle « semble » saoule, inconsciente et réticente…
Si je précise bien que cette trame n’est que celle du début du film, c’est parce que l’on va rapidement nous expliquer les réelles intentions derrière ces virées nocturnes et violentes.
Alors, est-ce que le film doit être vu comme « féministe » ? Personnellement je ne pense pas que le film devrait être associé au féminisme et ce d’autant plus que les actes réalisés par notre héroïne, superbement interprétée par Carey Mulligan, ne sont pas très « catholiques » et clairement pas la meilleure des solutions pour qui se revendique « féministe »… Reste à voir si la génération Twitter ne va pas détourner le propos sans rien comprendre au film !
Et c’est une des très bonnes choses du film, à savoir que même si on a une héroïne déjantée, le film ne cherche pas à la rendre super sympathique et « morale » avec comme intention que l’on accepte ce qu’elle fait. Cassie (le personnage) est intéressante dans la mesure où même si l’on peut comprendre sa peine, la fin du film ne lui donne pas entièrement raison et montre même que la vengeance peut aussi être destructrice.
Du côté du scénario, vous l’aurez compris, c’est assez bien écrit et permet une réalisation et un rythme du film très soutenu. Le temps passe relativement vite et l’ennui ne pointe jamais le bout de son nez.
Un des autres aspects du film vraiment réussi se situe dans la bande originale (très féminine) où chaque chanson est judicieusement bien placée et continue à l’histoire. Etrangement lorsque l’on va écouter la bande originale du film, on n’y retrouve pas 2 become 1 des Spice Girls (première chanson du film) chanson intelligemment utilisée ici et sans doute absente des services de streamings du à différents droits de publication.
Pour ce qui est du casting, Carey Mulligan joue très bien et notamment sur l’ambiguïté de l’âge et de l’aspect « sexy ». Oui Carey Mulligan a 35 ans (30 dans le film), mais cherche à se rajeunir, se maquiller intensément et s’habille de manière affriolante (parfois) pour séduire et (piéger) les hommes qui pourraient profiter d’elle. Cela rend le personnage plutôt immoral comme dit précédemment puisque Cassie utilise divers stratagèmes pour être certaine de « piéger » ces hommes. A nouveau cela permet de trouver atroce ces hommes tout comme elle qui force aussi ces débordements.
Parmi les questions que soulèvent également le film se trouvent celle du « Pardon », mais aussi celle de la « vengeance à tout prix » ou encore celle du « Bénéficie du doute » mis en avant via le personnage de Connie Britton, soit des thématiques très actuelles.
Face à Carey Mulligan, il faut évidemment saluer la belle performance de Bo Burnham en jeune homme attentionné et sous le charme de Cassie.
A noter de nombreux seconds rôles de luxe, tous joliment interprétés.
Promising young woman est-il un bon film? La réponse est donc un grand OUI. Mérite-t-il d’aller aux Oscars ? Oui car cela fait du bien de voir un film de ce style nommé même s’il l’est pour de mauvaises raisons.
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