Twitter : #Victoria @jour2fete @VersionVO
Acteurs : Laia Costa, Frederick Lau, Franz Rogowski, Burak Yiğit, Max Mauff
Réalisateur : Sebastian Schipper
Date de sortie : 1 juillet 2015 (2h14min)
Voilà un film qui a n’en pas douter fera date dans la mesure où il réalise quelque chose d’assez fou, celui de proposer un film tourné en temps réel en un seul plan séquence et ce sur la durée de 2H14.
Si généralement ce genre de prouesse est réservée au théâtre, il est plutôt évident (toute proportion gardée) de le faire dans un seul et unique décors alors qu’ici Sebastian Schipper est parvenu à faire un film avec de nombreux acteurs devant être constamment parfaits et voyageant dans différents lieux / Décors. D’un sous-sol de parking, à une boute de nuit, en passant par la rue ou encore un hôtel… On ne reste pas fixé sur un seul et unique leu et l’on voyage avec les acteurs. Une prouesse réalisée sans jamais avoir de coupe caméra.
Sans vous dévoiler l’histoire du film et ses nombreux rebondissements, on ne peut qu’être bluffé par une telle réalisation. Malheureusement ce choix apporte tout de même un petit défaut, il s’agit d’une certaine incohérence dans le choix des personnages. En effet vu qu’il aurait été ennuyant de filmer les acteurs effectuant des longs trajets en voiture, on a cette impression que tout se déroule dans le même quartier et si dans un film classique, cela aurait un certains sens, ici c’est un peu moins le cas.
En effet, je trouve plutôt étrange qu’après un braquage, les protagonistes décident de ne rouler que quelque minutes et puis d’aller danser dans la boite de nuit juste à côté du lieu du délit plutôt que de s’enfuir le plus loin possible et d’éviter ainsi à la police de rapidement tomber sur eux. Il en va de même ensuite quand ils décident de se réfugier dans un hôtel finalement situé à quelques minutes de la police alors qu’ils auraient pu filer plus loin, voir dans une autre ville.
Cela n’est évidemment pas gênant pour apprécier le film mais vu que tout le reste est sensiblement parfait, ce petit détail m’a un peu titillé.
Qui dit plan séquence de 2H14 et film en temps réel dit forcément performance incroyable à la fois des acteurs mais aussi de tout le staff technique, car je pense que l’on ne se rend pas vraiment compte du travail effectué aussi bien en amont qu’au moment du tournage. Pas question ici de se louper sans quoi tout aurait été à refaire…
Quant à l’histoire, elle a le mérite d’être intéressante et de proposer à la fois des retournements de situations, des scènes d’actions comme dans les grands films tournés en 10 coupes avec 25 caméras et déluges d’effets sans jamais avoir recours à tout ceci.
Victoria impression donc par sa technique, mais aussi par le travail effectué par ses acteurs et ce n’est donc aucunement une surprise de voir toute équipe récolter différents prix à travers le monde et notamment en Allemagne, pays d’origine du projet.
En contre partie, il faut s’accrocher et j’avoue avoir eu un peu mal à la tête de ne pas avoir pu reposer mon regard quelques minutes. Filmé souvent en plan très rapproché avec un mouvement continu de la caméra, cela est quelque peu fatiguant pour le spectateur (même si l’on dira que cela ajoute au côté réel de la situation proposée à l’écran) et hormis le plan de fin, impossible de se laisser aller, de reposer son regard. Autant vous dire qu’il faut aller voir ce film en pleine forme et bien éveillé pour éviter le mal de crâne.
Victoria est donc un film qui ose, un film qui est réussi et avec une brochette de jeune acteurs vraiment doués. Il semble évident que la jeune Laia Costa sera de retour rapidement au cinéma.
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