Cette année, nous avons eu la chance de nous rendre au Dinard Festival du Film Britannique 2022 où nous avons eu l’occasion de rencontrer Hugo Gélin présent en tant que membre du jury. Voici donc enfin notre interview en vidéo
Le son de notre vidéo n’étant pas parfait, on vous propose également une version écrite.
- Ce n’est pas votre première fois en tant que jury dans un festival, en tant que réalisateur vous-même, comment abordez-vous votre rôle et que soulignez-vous particulièrement dans les films que vous voyez ?
En effet, j’ai eu la chance d’être juré déjà plusieurs fois dans des festivals passionnants et c’est vrai que là j’ai tout de suite dit oui parce que c’était rejoindre José (Garcia) et tout le reste des jurés dans ce festival qui est sublime avec vraiment une très belle sélection. C’était évidemment hyper réjouissant pour moi de dire oui. Et en tant que metteur en scène, comment j’appréhende le truc ? J’appréhende le truc comme spectateur, vraiment pas plus. Et si je suis metteur en scène quand je juge, c’est que le film est raté normalement. Enfin raté à mes yeux, donc. On ne sait pas ce que ça vaut, mais en tout cas à mes yeux, c’est que je suis sorti du film pour commencer à l’analyser. Et normalement, quand je sors pas du film, c’est que je suis pris par l’histoire, les personnages, les acteurs. Et peu importe comment, quelque part c’est mis en scène, je suis pris par ce qu’on me raconte. Donc en fait, je suis un simple spectateur et je pense qu’on l’est tous dans le jury et c’est ça qui est cool. En plus, on vient tous d’univers très différents, donc on a de vraies sensibilités et on en parle pas. Évidemment, parfois, on se sent investi d’une envie de soutenir un film qui a un vrai propos cinématographique ou scénaristique ou de jeu. Mais ça vient toujours d’une rencontre, d’une sensibilité, de spectateur avant tout.
- Donc, entre membre du jury, vous échangez rapidement à la sortie des films vus ou vous préférez attendre la délibération pour en parler ?
On en a parlé un peu, ouais. En fait, quand on sort des films, on discute un peu, mais c’est très, très informel. Pour l’instant, on n’a fait que des films super, tellement différents que de toute façon, c’est assez, assez déroutant. Presque parce que c’est des films de genres différents et donc c’est là que c’est très personnel. Dans un festival de comédie, on prime en général celui qui nous a fait le plus rire. Ou dans un festival de film de suspense ou de polar, c’est plus simple parce qu’on les compare sur le même genre. Là, il y a tous les genres qui sont mélangés et il se trouve qu’ils sont juste tous britanniques. Alors on y retrouve un sens du jeu très britannique et ça, c’est assez commun à tous les films pour l’instant, donc rarement des grands acteurs et un humour à eux aussi bien sûr. Mais c’est assez marrant de retrouver ça dans des films qui sont totalement différents. Et donc dans le jury, on discute un peu, mais pour l’instant de manière très informelle, on est en tout cas tous très enthousiastes ensemble.
- Justement, parlons du cinéma britannique. Est-ce que, selon vous, c’est différent du cinéma français?
Ouais, bien sûr un peu. Oui, parce que le cinéma britannique a vraiment un sens, un sens du social, un sens de l’humour qui est propre à leur pays, tout simplement. Leur cinéma leur ressemble. Ils ont des grands cinéastes qui ont su manier le suspense, l’horreur, l’humour, le social. Que ce soit Hitchcock, Ken Loach, Guy Ritchie, faire dans ces genres très différents, les acteurs britanniques ont quand même une âme, une palette très différente de la nôtre quand même. On n’a pas la même culture de cinéma, on est comme toujours avec les Anglais, on est des frères ennemis, on est à côté. Moi, je l’ai ressenti quand j’ai tourné en Angleterre, à Londres, pendant six semaines, et c’était très drôle de voir comment on est très très proche et en même temps on est si différents. Donc c’est vraiment notre histoire, l’histoire de France, l’histoire du Royaume-Uni, de l’Angleterre. On était vraiment très très proche. Donc du coup, c’est très amusant de voir cette similitude et ces grandes différences entre les deux cinémas aussi dans leurs films. Donc c’est cool.
- Vous avez cité Alfred Hitchcock ? Justement, le Dinard Festival du Film Britannique a pour symbole ce réalisateur. Quel est votre film préféré de ce dernier ?
Ouais, moi j’adore Psychose. Psycho. C’est un chef d’œuvre absolu de mise en scène, de scénario, de jeux. Le dernier plan de l’acteur qui est dans son lit, dans sa camisole de force, et juste la phrase qui est dite là, à chaque fois elle me fascine. Ça m’est resté en tête beaucoup ce film-là. Du coup, c’est vraiment un de mes films préférés d’Hitchcock. Après, j’aime beaucoup aussi L’homme qui en savait trop parce que mon grand-père joue dedans. C’est quand même un petit truc un peu cool sur un cv, c’est un peu rigolo. Je l’aime bien parce qu’il y a James Stewart, qu’ils ont tourné à Marrakech tout ça. J’aime beaucoup ce film là aussi pour plein de raisons, mais aussi parce qu’il a mon grand-père qui joue dedans. Donc c’est quand même très cool.
- Vous avez des projets en préparation ? A priori, un prochain long métrage et aussi à ce que j’ai lu une série originale. Est-ce que vous pouvez en dire un peu plus ?
Oui, j’écris. J’écris en parallèle mon prochain film et ma première série que je crée, que je vais showrunner, enfin que je coécris, bien sûr. J’écris avec plein d’auteurs très talentueux. Sans eux, je ne serais pas capable de le faire. Mais je vais donc showrunner et même réaliser. Et donc je suis en pleine écriture. Là, j’ai fait un break pour le festival de quatre jours mais sinon je ne fais que ça en ce moment. Donc, j’oscille entre l’écriture du scénario de mon prochain film et l’écriture de ma 1ère saison. Pour mon film, ce sera encore une comédie dans un autre genre que je n’ai pas encore exploré et avec un film choral. Et ma série ne sera pas comique du tout, ce sera une série drama d’aventures sur un personnage féminin au XVIIᵉ siècle.
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