Il y a pratiquement 10 ans déjà, certains découvraient Jude Todd lors de son passage à l’émission The voice.
Nous étions en 2013 et depuis ce jeune artiste a parcouru du chemin jonchés de hauts et de bas, mais surtout parcouru par véritable détermination.
Une détermination qui est plus que récompensée aujourd’hui avec des passages radios plus fréquents en France, mais aussi en Angleterre sans oublier l’ajout de son dernier titre dans diverses playlists Spotify & co, lui offrant une bonne visibilité.
Ensemble, nous sommes revenus le temps d’une rencontre sur son parcours, ses choix et ses projets en cours.
la voici
Z : D’où t’es venu ta passion pour le chant et la musique ?
JT : Il n’y a pas vraiment de réponse simple à ceci. J’ai toujours aimé chanter, créer et ce sans même prendre de cours. C’est quelque chose qui était en moi. Que ce soit des poèmes, des histoires, de petits textes… Cela était naturel pour moi et rapidement je prenais plaisir à en faire pour ensuite les lires ou les envoyer à mes proches. Quant au fait d’écrire véritablement des chansons avec des mélodies, des accords, de véritables textes et tout ce qui compose une chanson… Cela remonte à mes 15 ans environs. Lors d’un déménagement, on a retrouvé une petite guitare d’enfant et avec mon ami d’enfance, on a commencé à s’amuser avec, copier les artistes que l’on aimait etc… Avant de créer notre premier groupe au lycée. Puis rapidement est arrivé The voice. J’avais 16, 17 ans avec à la clef une belle expérience et surtout un booster pour me pousser encore plus vers la musique.
Z : Est-ce que cela t’a aidé ?
JT : Il faut savoir que lorsque tu vas dans ce genre d’aventure, il faut idéalement arriver avec un projet déjà bien préparé histoire de vite enchaîner, car finalement l’exposition est assez éphémère finalement. Il se trouve que je n’avais rien de concret encore et je n’ai pas vraiment su saisir ma chance directement. J’étais très jeune encore.
Z : Et ensuite ?
JT : Ensuite il faut trouver des musiciens, monter ce « fameux projet » qui me manquait, démarcher des salles où jouer et ainsi de suite. Cela demande du temps et du travail et sans rien voir venir, on est déjà en 2017 et 4 années se sont écoulées.
Z : A l’issue de The voice, tu n’a pas eu de propositions justement pour monter « le projet », faire des choses…
JT : Si, j’ai eu des propositions de comédies musicales, mais cela ne me correspondait pas vraiment. Cet univers ne m’a jamais réellement intéressé et souvent je trébuchais au casting pour la partie « comédien ». Très rapidement aussi j’ai compris que dans le milieu de la musique tu as de nombreuses opportunités qui n’en sont pas vraiment.
Z : C’ets à dire ?
JT : Tu vas souvent rencontrer des gens qui vont te dire, « Super j’adore, écoute je t’envoie le contrat dès demain et on y va » ensuite tu attends 2, 3 jours puis une semaine et quand tu appelles la personne, il y a souvent un « Associé » qui bloque le truc et qui ne le sent pas ou alors un simple changement d’avis… De nombreuses promesses ou annonces, mais qui souvent n’aboutissent pas. Quant à The voice, il y a tellement de candidats etc et comme souvent peu d’élu donc même si tu gardes quelques contacts ici et là et notamment avec les « vrais coachs » vocaux de l’ombre, cela ne va pas vraiment plus loin.
Z : Jamais eu envie de retourner à l’émission ou même de t’y essayer dans d’autres pays comme plusieurs candidats ?
JT : Déjà je n’ai pas le droit, car il faut savoir que si tu arrives au premier « Live », contractuellement tu ne peux plus revenir. Cela fait partie des clauses que j’avais sur mon contrat. Tu peux y retourner seulement si tu as été éliminé avant les grands shows en directe. Ensuite je n’ai pas vraiment envie de le refaire. Je pense aussi qu’il ne faut pas abuser de ces émissions. Rapidement on peut devenir « Le chanteur » des émissions télé et c’est une étiquette difficile à enlever. J’ai une amie qui a enchaîné certaines émissions du genre et aujourd’hui, ce n’est pas simple. Puis même cette première fois, ce n’était pas dans mes plans au départ. La prod m’a fait 2 propositions que j’avais déclinées et c’est seulement à la 3ème et parce que j’avais opté pour une année sabbatique après le bac que j’ai accepté pour passer le temps.
Z : Toute cette aventure remonte à pratiquement 10 ans maintenant. Pourquoi cette longue attente avant l’arrivée d’un EP ?
JT : Il y a eu beaucoup de choses en réalité en 10 ans quand même… J’ai tourné pendant 2 ans dont la première partie de BB Brunes avec quelques musiciens avant de finalement me lancer réellement en solo pendant encore un an avant de chercher une nouvelle équipe de musicien avec qui je suis toujours aujourd’hui d’ailleurs. Cela demande du temps de trouver les bonnes personnes. Avec eux on a fait de nombreux concerts aussi. On a accompagné Kyo, Amir, Louane, Benjamin Biolay, LEJ…
Z : En effet.
JT : Après on n’a pas sorti énormément de morceaux parce que notre style musical chantait souvent. On a eu une période folk, puis electro et au bout d’un moment on se perdait un peu. Ça fonctionnait bien en live, mais cela ne se transformait pas en sortie streaming etc.
Z : Et aujourd’hui ?
JT : On a profité du confinement pour se positionner, choisir notre style tout en cherchant quand même des choses variées. Normalement l’EP aura du Gospel, du son style 80’s, du folk, de l’électro et aussi un peu de hip hop. Le tout condensé sur 4 titres !
Z : Concernant la langue : Français ou anglais ?
JT : Ce sera plus de l’anglais. Mon père est anglais, ma mère est prof d’anglais donc ma culture est dans cette langue là. Cette langue me touche plus, me parle plus. Concernant le français, il est venu parce que cela est plus simple, entre autre pour passer en radio. On a des quotas à respecter ici en France et en proposant de l’anglais, c’est évident que l’on va jouer plus du Ed Sheeran, du Bruno Mars par exemple que moi. Alors que en français, je peux être joué vis-à-vis des quotas imposés aux radios et on n’est pas si nombreux sur le pop rock en plus. C’est des choses que j’ai apprises avec le temps et c’est pour ça qu’on m’a suggéré d’enregistrer aussi des versions françaises de certains titres. Par contre à moins d’un énorme carton, en Live, ce sera essentiellement en anglais.
Z : Es tu satisfait quand même du résultat en français ?
JT : Oui car déjà je ne me sentais pas capable au départ de proposer ce genre de textes et le plus drôle est que notre single « Toujours là » est finalement plus sincère que sa version anglaise « Don’t need your love ». Le texte est plus proche de la réalité, de mon vécu ainsi de suite. Donc oui c’est quelque chose dont je suis fier.
Z : Plus sincère ?
JT : Ce titre c’est un peu ma manière de dire « Merde » a tous ces gens qui te découragent, te décrédibilisent, te font de fausses promesses et ainsi de suite… Un peu ce dont on parlait tout à l’heure, mais pas que !
Z : D’autres vont suivre alors….
JT : Ce n’est pas une obligation et d’autres se feront, mais pas systématiquement. Cela demande beaucoup de travail et d’énergie puis certains titres ne s’y prêtent pas.
Z : De mon point de vue la version anglais était plus « Violente », « rentre dedans » là où le français semble plus sage, presque venant d’une personne assagie…
JT : La version anglais a été écrite il y a quelques années maintenant et ce titre a été écrit alors que de nombreuses promesses tombaient à l’eau. On me faisait monter sur Paris pour des rencontres pro, des contacts avec de gros labels, des « grands du métier » et pour me rendre compte finalement que c’était du vent et forcément il y avait une certaine colère en moi. La version française est quant à elle plus récente et le mood a changé. Les choses se passent mieux, je suis bien entouré avec une équipe solide, un label qui me soutient, des médias… Et oui en y repensant, je suis assez amer sur la version anglaise. De plus la version française parle plus du parcours. Le premier couplet est vraiment autobiographique par exemple.
Z : Tu rêvais de Paris ?
JT : De ma culture, je rêve plus de percer en Angleterre et même si j’aime Paris, cela n’a jamais été dans mon viseur de venir et enchaîner les dates, les rencontres et me faire un nom à la capitale…
Z : Et tu en est où de l’autre côté de la manche alors ?
JT : Avant La covid, les contacts se faisaient, ça prenait forme. J’étais joué en radio, un public venait payer pour nous écouter alors que l’on débutait, Spotify UK avait repéré nos singles etc…
Z : Et..
JT : Et comme pour tout le monde, le virus a mis un frein à tout ça, mais on a gardé quelques fans anglais et ça nous fait plaisir. Puis d’un autre côté on ne se dit plus « Bon, faut percer là, car on aime ce pays… ». Aujourd’hui, on préfère faire les choses et voir simplement où cela nous mènera.
Z : Je suis toujours intéressé par « La vie d’artiste » et je voulais te demander comment on gère le métier. Tu as un manager, un attaché de presse etc…
JT : Moi je gère le booking ! J’ai toujours aimé chercher les endroits où pouvoir me produire et je continue de le faire encore, car j’aime ça. Pour les autres aspects, c’est avec les années qu’on apprend que c’est bien d’avoir par exemple un attaché de presse, que cela fait plus pro par exemple des mails envoyé par quelqu’un comme eux que par nous directement en mode message privé sur insta. On apprend aussi avec le temps ce qu’est un « Radio Plugger »…
Z : Radio Plugger ?
JT : Oui, perso je ne savais pas, il y a encore quelques années, que ça existait. Je pensais naïvement qu’on sortait un morceau et les radios allaient nous repérer etc… Alors que ce métier de Radio Plugger, c’est quelqu’un qui va démarcher les radios, proposer tes titres, les convaincre de nous jouer… Un véritable métier loin d’être aussi simple que ça.
Z : Du côté des concerts, ça reprend un peu actuellement ?
JT : Doucement oui… C’est forcément plus creux, mais on a quand même eu la chance par exemple de faire la première partie de Cock Robin fin juillet puis on va aller à cannes, quelques festivals etc…
Z : Justement comment ça se passe pour faire les premières parties d’un artiste toi qui gère les Bookings ?
JT : Dans le cas de Cock Robin, c’est la prod du festival qui nous a contactés. On avait bossé ensemble il y a deux ans et comme cela s’était bien passé, on a remis ça. Pour d’autres shows, je contacte les salles qui parfois renvoient vers les tourneurs et ainsi de suite puis on doit s’adapter. Certains artistes par exemple ne veulent pas que l’on déplace leurs instruments et nous on ne peut pas occuper l’espace avec les nôtres donc des fois on ne peut pas faire le show, ou alors de manière acoustique etc. C’est pour ça qu’on a plusieurs déclinaisons possibles du Line Up pour essayer de nous adapter à chaque situation et condition proposée par l’artiste, le tourneur, la salle…
Z : Beaucoup de travail…
JT : Oui, c’est beaucoup de mailing, de relances, d’attentes, d’anticipations. Parfois c’est des shows qui sont « limite » dans notre village donc on se dit « Ça va le faire » et pour X raisons évoquées juste avant, cela ne se fait pas et c’est frustrant aussi.
Z : Terminons sur une info actu… As tu des infos sur le prochain single ?
JT : Dans l’idée j’ai un single « nostalgique » de l’été que l’on aimerait sortir vers l’automne, hiver, mais rien n’est définitif !
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