Jacques Audiard est un cinéaste français né le 30 avril 1952 à Paris. Fils du grand dialoguiste Michel Audiard, il fait des études de lettres et pense devenir professeur mais le virus familial du cinéma l’emporte et, en 1974 à l’âge de 22 ans, il écrit Bons baisers… à lundi, une comédie réalisée par Michel Audiard et réunissant les acteurs fétiches de son cinéaste de père : Jean Carmet, Bernard Blier, André Pousse… Deux ans plus tard, il commence une courte carrière de monteur, d’abord comme assistant, il assiste la célèbre Françoise Bonnot sur le chef d’œuvre de Roman Polanski : Le Locataire et travaille ensuite sur des films comme René La Canne (1976) de Francis Girod où Judith Therpauve (1978) de Patrice Chéreau.
Il commence à se faire connaître à partir des années 80 en reprenant son activité de scénariste. Il commence cette décennie en écrivant avec son père deux polars célèbres : Le Professionnel (1981), film d’action réalisé par Georges Lautner et interprété par Jean-Paul Belmondo et Mortelle Randonnée, adaptation d’un roman de Marc Behm réalisée par Claude Miller et interprétée par Michel Serrault et Isabelle Adjani, tout au long de cette décennie, Jacques Audiard va aborder des genres divers et variés, allant de la comédie (Réveillon chez Bob, Sac de Nœuds…) au thriller (Poussière d’ange, Fréquence Meurtre…) en passant par le fantastique avec l’excellent Baxter (1989) de Jérôme Boivin.
Les années 90 vont marquer un tournant pour Jacques Audiard, continuant son activité de scénariste avec des films variés tels que : Confessions d’un barjo (1992) et Grosse Fatigue (1994), il ajoute une nouvelle corde à son arc en devenant metteur en scène. Son premier film, Regarde les hommes tomber, film mettant en scène Jean Yanne, Jean-Louis Trintignant et Mathieu Kassovitz, reçoit 3 Césars dont le César de la meilleure première œuvre en 1995. Deux ans plus tard, il retrouve Jean-Louis Trintignant et Mathieu Kassovitz pour ce qui reste, l’un de ses plus grands films : Un héros très discret, adaptation du roman de Jean-François Deniau dans lequel Mathieu Kassovitz incarne un jeune représentant de commerce qui s’invente un passé de grand résistant à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Même si le film reçoit un accueil timide du public, il reçoit le Prix du meilleur scénario au Festival de Cannes 1996. En 1999, il écrit pour Tonie Marshall la comédie « Vénus beauté (institut) » qui recevra le César du meilleur film en 2000.
Les années 2000 vont être celles de la consécration pour le réalisateur, en 2001, il revient derrière la caméra avec Sur mes lèvres, un drame dans lequel Emmanuelle Devos incarne une jeune femme sourde et solitaire qui s’eprend d’un repris de justice incarné par Vincent Cassel. Grand succès public et critique, le film obtient 9 nominations au Césars 2002 et en reçoit 3 dont celui du meilleur scénario. En 2005, c’est la consécration avec le film « De battre mon cœur, s’est arrêté », dans ce film, Romain un jeune agent immobilier véreux qui, à la suite d’une rencontre, va poursuivre son vieux rêve, celui de devenir pianiste. Triomphe public et critique, le film reçoit une pluie de récompenses et permet enfin au réalisateur de décrocher le César du meilleur réalisateur en 2006. En 2009, très attendu, il fait de nouveau sensation avec Un prophète, drame sur le milieu carcéral. Succès international, le film lance la carrière de son acteur principal Tahar Rahim et permets, une fois de plus, à Jacques Audiard de recevoir le César du meilleur réalisateur en 2010. En 2012, Jacques Audiard ne se fait pas attendre et signe De rouille et d’os, un nouveau drame romantique dans lequel Marion Cotillard incarne une dresseuse d’orques dont la vie sera brisée suite à un accident la privant de ses jambes. Elle reprendra goût à la vie grâce à Ali, un jeune marginal. Jamais deux sans trois, le film d’Audiard séduit à nouveau et obtient un succès international considérable, il sera même en lice pour la Palme d’Or au Festival de Cannes 2012 et sera une nouvelle fois nommé aux Césars 2013.
Avec sa filmographie atypique, Jacques Audiard est considéré comme l’un des meilleurs réalisateurs du cinéma français.
Filmographie en tant que scénariste :
1974 : Bons baisers… à lundi, de Michel Audiard
1981 : Le professionnel, de Georges Lautner
1983 : Mortelle Randonnée, de Claude Miller
1984 : Réveillon chez Bob, de Denys Granier-Deferre
1985 : Sac de nœuds, de Josiane Balasko
1987 : Saxo, d’Ariel Zeïtoun
1988 : Fréquence meurtre, d’Elizabeth Rappeneau
1989 : Baxter, de Jérôme Boivin
1989 : Australia, de Jean-Jacques Andrien
1991 : Swing troubadour, de Bruno Bayen
1992 : Confessions d’un barjo, de Jérôme Boivin
1994 : Grosse fatigue, de Michel Blanc
1999 : Vénus beauté (institut), de Tonie Marshall
Filmographie en tant que scénariste et réalisateur :
1994 : Regarde les hommes tomber
1996 : un héros très discret
2001 : Sur mes lèvres
2005 : De battre mon cœur, s’est arrêté
2009 : Un prophète
2012 : De rouille et d’os
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