Bien, soyons clair, Noël est la période de l’année que je préfère. La nuit qui envahit prématurément les foyers de la France entière. Cet air froid et sec qui glace nos joues. Ce sapin qui clignote inlassablement en attendant le 25. Que de petits éléments qui, par leur addition, me rendent tout « chose ».
Mais Noël, c’est aussi la monopolisation de l’antenne par les téléfilms américains. D’Un Noël d’enfer à Un amour de Noël, ils offrent un scénario sans grandes subtilités, mais je les trouve fantastiques. Pourquoi ? Car Noël ôte toute ma maturité.
Pourtant le film dont je vais vous parler, bien que familial n’est pas un mauvais film. Il s’agit de La course au jouet.
Jingle all the way ou La course au jouet est une comédie américaine réalisée par Brian Levant et sortie dans les salles françaises le 11 décembre 1996, soit il y a 17 ans.
Comme Un flic à la maternelle, ce film repose en partie sur le contraste entre le cadre joyeux et enfantin qu’il propose et le physique colossal d’Arnold Schwarzenegger qui campe le rôle principal.
Le pitch est simple : Howard Langston, un père de famille n’ayant pas toujours le sens des priorités se livre à un marathon d’enfer pour trouver le jouet dont son fils rêve… la veille de Noël ! Howard va tenter de trouver le Turbo Man tant convoité par les enfants du monde entier en bravant un parcours semé d’embuches, une pénurie mondiale et la compagnie d’un autre père de famille, Myron Larabee, qui désire tout autant que lui de dégoter ce Graal.
Je pense que notre subjectivité artistique sur un film dépend grandement du rapport qu’on avait avec celui-ci durant notre enfance. Certains ne pourront pas regarder Mars Attack à nouveau car il les a terrorisés durant leur plus jeune âge. D’autres vont, au contraire, s’émerveiller béatement devant Power Rangers car il les a fait rêver alors qu’ils suçaient encore leur pouce.
Personnellement, j’ai vu La course au jouet pour la première fois alors que j’avais 6 ans. Et je suis tombé à la renverse devant l’univers qu’il exposait. C’était le premier vrai film de Noël que je voyais. Et pour ceux qui pensent qu’un gosse de 6 ans ne sait que buller de la bouche, sachez qu’il a une sensibilité hors-du-commun, qu’on pourrez parfois prendre à la légère.
C’est à partir du visionnage de ce film que j’ai commencé à associer Noël aux paysages new-yorkais enneigés, aux sapins de trois mètres de haut couverts de lumières et de couleurs, aux gâteaux décorés sortant du four…
Car La course au jouet expose parfaitement cette culture typiquement américaine qui célèbre hyperboliquement Noël. Il y a pourtant quelque chose d’intriguant.
Le film relate les aventures d’un père qui veut acheter le cadeau de Noël de son fils dans un magasin. Où sont les lutins qui emballent les articles commandés ? Où est la silhouette enrobée et reconnaissable du Père Noël ? Car oui, La course au jouet s’inscrit dans un cadre (presque) réaliste puisqu’il expose tout de même Noël comme une fête capitaliste ou le Père Noël n’est qu’un PDG en costard. Pourtant, ce film ne m’a pas fait arrêter de croire au messie des cadeaux. Au contraire, il n’a fait que renforcer mon idée que cet homme que les enfants considèrent comme un héros, se pointe bien le 24 au soir pour déposer tous ces cadeaux au pied de mon sapin. Pourquoi ? Et bien, car il y a une magie particulière qui émerge de ce film. Le sourire de Jamie Langston lorsqu’il découvre que son père est le cadeau qu’il avait commandé, le gag du renne dans la maison qui connote une atmosphère surréaliste,… Tous ces éléments créent cette fameuse magie, beaucoup plus puissante qu’un traîneau volant dans le ciel.
Par ailleurs, j’ai eu la chance d’avoir, depuis ma première année, des Noëls grandioses, et des parents qui ont toujours eu le soin de faire de cette période un rêve éveillé. Ainsi, chaque année, quand approche l’Avent, une excitation m’envahit. Et La course au jouet a contribué à cet excitement périodique. Tout comme la pub CanalSat où des rennes chantent à tue tête ou même celle de Ferrero. Ce film est une sorte de stimulus qui déclare tous les ans l’attente jusqu’à Noël entamée.
Je crois que je ne pourrais jamais considérer Jingle all the way, comme un mauvais film, tout simplement car il fait partie du formatage visuel que j’ai subi durant mon enfance.
Je vous souhaite en tout cas d’excellentes fêtes de fin d’année et vous recommande de regarder ce film en cette période qui sent bon la bûche glacée.
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