Mon histoire avec Clarika remonte à 2005 déjà quand, alors que je vais assister au Rodéo Tour de Zazie, cette dernière en fait la première partie.
C’est important de le préciser, car rarement on a envie que la première partie dure aussi longtemps que la partie principale, mais ce soir-là, c’est bien tout Bruxelles qui était aux pieds de Clarika autant qu’aux pieds de Zazie. C’est rare de se prendre une telle claque avec une première partie et Clarika y était parvenue !
Pratiquement 20 ans plus tard, Clarika est toujours là et si on ne peut pas parler d’une artiste qui enchaîne les tubes, les passages radios et télé, il est indéniable qu’elle a réussi à se faire une fanbase solide qui répond présente à chaque tournée solo et à chaque album.
Avec cet opus, ses fans seront présents évidemment, mais peut-être même les autres, car il se veut accessible et capable de toucher un large public. Il faut simplement un léger buzz (comme tout fonctionne ainsi aujourd’hui) ou alors que les programmateurs radios se retirent du C** et acceptent de diffuser de la qualité!
L’opus s’ouvre avec le très disco pop et premier single « Ce soir, je sors », incroyablement efficace et entrainant.
« Manquer à quelqu’un quelque part » semble suivre dans la même veine au niveau musicalité, mais avec un tempo plus lent et un twist final assez osé. Ballade moderne avec un texte relativement simple, Clarika va à l’essentiel et évoque le fait de « manquer à quelqu’un ».
Du côté des belles surprises, on citera Rhabillez-moi qui forcément fait s’inspire du culte Déshabillez-moi, ici revu et corrigé…
À noter que les sonorités électro des deux premiers morceaux laissent peu à peu place à de la variété plus traditionnelle, mais toujours de qualité.
Autre très beau moment de cet album, le magnifique et poignant 17 octobre 1961 qui revient sur les manifestations et plus spécifiquement du massacre de nombreux Algériens noyés dans la Seine sous les balles policières. Clarika remet en avant cette sombre histoire que certains ont malheureusement un peu oubliée…
« Sans les nuages » est aussi une réussite ? Il y a quelque chose de captivant dans cette chanson. Est-ce cela, la voix de Clarika, le texte ou la musicalité… C’est sans doute la combinaison de tout ça, y compris son excellent refrain, qui vous attrape directement. Quoi qu’il en soit, c’est du grand Clarika.
Arrivé ici, l’album a bien entamé sa seconde moitié et on retrouve très légèrement cet aspect électro pop du premier single. On se demandait même si « Ce soir, je sors » n’était pas un leurre pour attirer les gens et ainsi leur faire découvrir le véritable univers de Clarika. « Souviens-toi d’après » est très agréable comme morceau et le côté électro va tellement bien à Clarika qu’un album expérimental entièrement de la sorte aurait pu être une bonne chose.
Avec Seule la mort, on revient dans le classique, à savoir de la bonne variété française. C’est très plaisant, mais cela confirme surtout la singularité de la piste précédente.
Enfin, Salut Luc en clôture d’album, c’est un bien joli titre plaisant qu’on prendra plaisir à écouter encore et encore malgré la tristesse de son texte.
Sortie de l’album, ce 19 avril.
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