On a rencontré AVBE

C’est à l’occasion de sa venue en France puisque son lieu de résidence est Les États-Unis, que nous avons eu la chance de rencontrer AVBE pour discuter de nombreux sujets dont évidemment son premier EP « Dawn« , disponible sur nos plateformes préférées.

Z : Peux tu te présenter en quelques mots ?

A : Je suis Avbe (aube), Auteur, compositeur, interprète et j’ai la chance de pouvoir sortir mon Début EP « Dawn » ce mois-ci. C’est un projet entamé il y a deux ans et sur lequel je réalise toute la palette musicale. Je suis aussi compositeur pour des musiques de films ainsi que guitariste dans un certain nombre de projets. J’ai toujours été musicien.

Z : Pourquoi avoir écrit Aube ainsi : AVBE ?

A : Cela évite que les gens se trompent. C’est la raison principale. Surtout, ce qui est drôle, c’est qu’à l’international, personne ne se risque à dire UVBS parce qu’on ne connaît pas ce mot. Ensuite, le nom et le concept de l’aube m’inspirent beaucoup. Je me retrouve beaucoup dans ce concept et à la création du projet, le V est apparu parce que petit, je pense que j’avais une forme de dyslexie et j’ai toujours écrit le U ainsi. J’adore les choses parallèles et enfant, j’avais du mal avec certains mots parce que certaines lettres n’étaient pas parallèles. Finalement, quand je me suis dit que j’allais prendre ce nom, je ne me suis même pas posé la question.

Z : A quel moment on passe du classique et du jazz à l’électro ?

A : A un moment de transition. Un moment qui est évidemment très profondément ancré en moi. En fait, j’y suis passé quand j’étais au CNSM de Paris (Conservatoire national Supérieur de Musique et de Danse de Paris). J’avais 19, 20 ans et j’ai vraiment commencé à approcher cet univers. J’ai découvert ce monde et ce monde s’est ouvert à moi réellement. A ce moment précis, j’avais besoin de ces musiques profondément parce que toute ma vie, j’avais évolué dans le classique et le jazz et j’avais besoin de nouveaux horizons. Je ne connaissais aucun nom, aucun artiste. Et voilà que je découvre cette musique à cet âge là. Et c’est une immense révélation pour moi, comme le gamin qui découvre le rock. A 10 ans, je découvre ça et je me dis il faut que je fasse ça, en fait. Pour moi, c’était le moment de dire « faisons un projet sans étiquette dans lequel on va écrire de la musique honnête ». Et donc, c’est pour ça que maintenant, je ne sais même pas si le projet est vraiment pop ou s’il est plus électro, mais je pense qu’il est juste à la frontière.

Z : Tu as composé pour le cinéma, mais pour toi qu’est-ce qu’une bonne bande originale ?

A : C’est tellement dur parce qu’en fait, il y a plusieurs écoles de réponses à ta question. La première réponse se résumerait à « Une bonne musique », celle que l’on n’entend pour ainsi dire pas et ce parce qu’elle sert l’image à son juste titre. La composition à l’image, c’est très important de savoir ça. On compose une musique qu’on plaque sur l’image. On compose pour le film et pour ce qu’il veut raconter. On soutient la thèse du film, on porte le film. La musique doit rester à sa place. Maintenant, il y a des bandes originales qui réussissent ce coup de maître extraordinaire comme celle de donner un petit plus aussi. Il arrive aussi parfois certaines chansons issues d’un film que l’on va chanter et dont on se souvient notre vie entière. C’est rare, mais cela existe. Du côté des B.O. qui m’ont beaucoup marquées, je dois dire que celles de John Williams sont mémorables ou encore celle de « Catch Me if you can » qui est plus jazz dans son répertoire est aussi incroyable.

Z : Comment est ce que tu t’es retrouvé sur les bandes originales ?

A : Lorsque j’étais au CNSM à suivre les cours de Marie-Jeanne Cérébraux, qui est une immense compositrice française, des opportunités sont tombées et je me suis retrouvé à composer pour des courts-métrages, des publicités, des documentaires et de fil en aiguille, on m’a proposé pour quelques films. Cela m’a appris l’association de l’image au son et cela se ressent dans mon projet perso.

Z : Tu as travaillé avec un très grand nom du mixage sur cet EP, comment est-ce arrivé ?

A : J’ai eu la chance de travailler avec Jesse Ray Ernster (Kanye West, Burna Boy) simplement grâce à Instagram. Appréciant son travail, j’ai envoyé un message privé pour le lui dire et il m’a répondu assez rapidement. Quand on est arrivé à parler musique, il m’a demandé de lui envoyer mes sons et 1H00 après, il revenait vers moi pour que l’on travaille ensemble. C’était incroyable. Il est incroyablement pro et dévoué à son travail. Tu vois, cela s’est fait tout naturellement. Il est du genre à vous envoyer non pas une, mais 10 versions de chaque titre et me permettre ainsi de choisir.

Z : Tu as quitté la france à 15 ans pour les Etats-Unis. Est-ce que le rêve américain existe vraiment ?

A : C’est intéressant comme question. Le rêve américain, j’y pense encore maintenant parce que c’est sûr que dans l’inconscient collectif, c’est très important, cette idée qu’on parte aux Etats-Unis pour entreprendre quelque chose. Il me semble qu’il faut avant tout savoir ce à quoi on s’attend parce qu’il y a rêve américain et rêve américain. Moi, J’y suis allé avec un état d’esprit, celui qui me donnait avant tout envie de faire des rencontres et d’avancer, pas dans l’idée que tout allait me tomber dessus par magie. J’ai donc mis mon envie en marche et de rencontres en rencontres, je suis tombé sur des personnes pouvant m’aider. C’est ça mon rêve américain, les échanges entre gens.

Z : Revenons en à ton EP, qu’elles en sont les thématiques ?

A : Cet EP représente une tranche de vie. Je le vois ainsi. Une fois terminé, j’ai même écrit une sorte de petit manifeste comme pour résumer cette partie de vie que je venais de terminer. Il parle de l’amour, de la transition, le fait d’aller de l’avant… Ce que j’ai traversé pendant ces deux années.

Z : Comment vis-tu 2020 en tant q’humain et artiste ?

A : On a tous été pris de court en mars dernier et humainement c’est difficile de faire attention, de ne pas voir les gens que l’on aime et de se priver de certaines choses. Du côté de l’artiste et bien on décale tout, on se prive de concert et ainsi de suite. Mon Ep était prévu plus tôt, mais on a préféré éviter de le sortir au plus fort du chaos. Cela m’a permis d’écrire de nouvelles chansons. Ce n’est pas simple à 23 ans de vivre ça mais j’y ai vu une certaine beauté dans cette immobilité. Une beauté qui inspire.

Z : Qu’en est-il de l’avenir ?

A : J’espère que l’on va pouvoir rapidement nous retrouver et partager plus facilement avec le public. Je pense aussi que cet éloignement va donner envie aux artistes de créer de nombreuses et nouvelles collaborations. Envie de s’associer et de partager.

Z : As tu déjà pensé à la suite ?

A : Pas vraiment, car comme quand on clôt une partie de notre vie.. On a besoin d’une pause pour se ressourcer, s’inspirer et créer un nouveau chapitre. Un chapitre qui donnera peut-être de la musique. Je ne sais pas.

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