Samy Thiébault dévoile son nouvel album Symphonic Tales avec
l’Orchestre Symphonique de Bretagne.
Sortie le 20/09/2019 (Gaya Music/l’Autre Distribution)
Un an après l’album Caribbean Stories qui partait explorer les rythmes de l’Amérique latine, le saxophoniste Samy Thiébault est de retour le 20 septembre avec Symphonic Tales. Ce nouvel album relève un nouveau défi : faire dialoguer les cordes du classique, le jazz et la musique indienne. Enregistré avec l’Orchestre Symphonique de Bretagne, sous la direction d’Aurélien Azan Zielinsky, Symphonic Tales nous emmène dans un voyage spirituel entre ciel et terre. Samy Thiébault réalise ici un rêve de compositeur, comme si John Coltrane et Ravi Shankar se rencontraient sur des partitions de Debussy ou de Ravel. Si le jazz comme le classique avaient déjà flirté avec la tradition indienne, jamais l’union des trois n’avait été réalisée. C’est désormais chose faites avec ces titres aux noms pour le moins évocateurs : Elevation, Adana, Ajurna, Diva & Shiva, Diwali… Sur cet album, Samy Thiébault au saxophone retrouve Adrien Chicot au piano, Sylvain Romano à la contrebasse, Philippe Soirat à la batterie et Mossin Kawa au tablas, avec en sus l’Orchestre Symphonique de Bretagne dirigé par Aurélien Azan Zielinsky. On n’y résiste pas.
Inconscient, fougueux, visionnaire, ou alors les trois à la fois ? Il ne s’est guère écoulé un an depuis Caribbean Stories, et Samy Thiébault repart déjà au front avec un projet symphonique complètement fou sur le papier. « Après m’être réapproprié la lenteur, j’étais mûr pour l’orchestre« , affirme aujourd’hui le saxophoniste-flûtiste qui s’était déjà essayé à écrire une symphonie alors qu’il achevait ses études musicales dans la classe de jazz du CNSM (Conservatoire National Supérieur de Musique) de Paris. À l’époque, il absorbe tout: John Coltrane, qui reste son dieu vivant, mais aussi la musique savante du début du 20e siècle. Le jour et la nuit ? Pas vraiment. Les grands noms du jazz modal, on le sait, se sont pareillement abreuvés à la triade Ravel-Debussy-Fauré, laquelle triade n’était pas non plus insensible à la musique modale traditionnelle… et notamment aux rythmes indiens. Coltrane aussi les adorait, ces fameux ragas indiens que Ravi Shankar a popularisés. Samy Thiébault s’en est lui aussi imprégné (tout comme Jim Morrison auquel il rendait hommage dans A Feast Of Friends…), et pas seulement musicalement. Il a même flirté, un temps, avec le tantrisme, cette forme de méditation connectant la transe, la jouissance et le divin.
Ainsi opère la signalétique spirituelle de ce Symphonic Tales, pas tant sur un mode exotique (malgré le clin d’œil au Calcutta Cutie d’Horace Silver au début d’Elevation…) que comme base de composition. Pari tout aussi ambitieux au niveau de l’orchestration. »Elle devait être partie intégrante d’un swing nerveux« , explique Samy Thiébault, et surtout pas conçue comme accompagnement« . C’est l’Orchestre Symphonique de Bretagne qui relève le défi avec à sa tête un jeune chef, Aurélien Azan Zielinski, lequel avait déjà dirigé, il y a deux ans, deux œuvres d’Omar Sosa. La prouesse réalisée tient beaucoup, également, à tout l’art de Philippe Teissier Du Cros, ce poseur de micros qui fait des miracles lorsqu’il est confronté à de fortes personnalités musicales, tandis qu’à la réalisation, Sébastien Vidal s’impose comme le véritable alter ego du saxophoniste lorsqu’il s’agit d’élaguer des partitions parfois touffues tout en mettant en relief leur ligne mélodique. Nul accomplissement, en tout état de cause, sans fidélité.
Pour mettre en œuvre un tel projet, Samy Thiébault a souhaité retrouver le groupe mis entre parenthèses au moment de Caribbean Stories. Ce sont ses fondamentaux. Ils ont pour nom Adrien Chicot, Sylvain Romano et Philippe Soirat, auquel s’ajoute le joueur de tablas Mosin Kawa, décisif dans le choix des compositions. « Cela correspond à des choses que je voulais entendre chez moi depuis longtemps« , explique Samy Thiébault qui opte ici pour une sonorité plus assise, plus compacte, riche en grain, mais aussi propice à des envolées bluffantes. Ainsi, entre terre et ciel, nous fait-il atteindre le Nirvana.
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