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Titre VO: Batman V Superman: Dawn of justice
Acteurs : Ben Affleck, Henry Cavill, Jesse Eisenberg, Gal Gadot, Amy Adams, Diane Lane, Laurence Fishburne, Holly Hunter
Réalisateur : Zack Snyder
Date de sortie : 23 mars 2016 (2h33min)
CRITIQUE :
A la vue des premières images de Batman vs Superman : Dawn of Justice nous comprenons directement que nous avons à faire à un film de Zack Snyder ! Après la séquence très stylisée qui revient sur le meurtre des Wayne’s. Certes la séquence est vite expédiée, mais les origines de Batman sont tellement connues qu’il n’est plus vraiment nécessaire de s’y attarder. La séquence suivante nous replonge dans l’enfer de Métropolis, enfer provoqué bien évidemment par l’affrontement entre Zod et Superman, mais cette fois nous revivons la situation du point de vue de Bruce Wayne, qui ne peut que constater l’ampleur des dégâts. De la naîtra peu à peu sa haine envers Superman…
Après une introduction plutôt efficace et très réussie qui nous remet parfaitement dans le contexte du film, l’intrigue s’installe petit à petit de manière constructive en prenant soin de poser les tenants et les aboutissants de l’histoire. Chaque personnage est développé correctement et chacun vient s’imbriquer parfaitement à l’intrigue. L’équilibre entre chacun des personnages est très bien dosé et en à peine quelques scènes magistrales, Zack Snyder trouve le ton adéquat et ancre de façon réaliste la mythologie de chacun des héros. Le défi était également de trouver l’équilibre et d’aborder la psychologie des êtres tourmentés que sont Batman et Superman sans entraîner de confusion dans le vécu de chacun. Snyder évite parfaitement cette confusion, en faisant de Bruce Wayne un vieux justicier sombre et brutal, usé et tourmenté par des années de violence, alors que Clark Kent est représenté comme un être divin pour les uns et démoniaque pour les autres. C’est en se confrontant à Superman qui n’agit que sous le coup de l’émotion que Batman retrouvera son âme de justicier et sa foi en l’humanité, lors d’un final en apothéose. Dans l’approche adoptée pour le développement de ses deux héros iconiques Batman vs Superman : Dawn of Justice est clairement une remarquable réussite. L’aspect politico-religieux est également une approche assez intéressante et poses des questions telle que : Le monde doit-il accepter la présence sur Terre d’un justicier aux pouvoirs sans limites ? Doit-il justifier chacune de ses interventions ou doit-on le laisser agir comme bon lui semble ?
Mais voilà, il faut avouer que certaines séquences de dialogues inutiles (voire même insipides) viennent parfois alourdir la trame du film, bien que dans l’ensemble elles soient agréables à suivre et arrivent à captiver suffisamment le spectateur. Malgré tout le film reste prévisible, bien que parsemé de quelques rebondissements et retournements de situation bien pensés (notamment une séquence d’attentat dont la soudaineté nous plaque littéralement au sol, mais aussi cette séquence cauchemardesque, théâtre d’un combat hallucinant dans un paysage post-apocalyptique à la sauce Mad Max, sublimé par une mise en scène magnifique)
La réalisation de Zack Snyder est comme d’habitude parfaitement soignée, l’image est hyper léchée et superbement cadrée. Quand on voit le travail accompli sur certains plans et certaines séquences, il est incontestable que Snyder était l’homme de la situation pour la réalisation de Batman vs Superman. Les effets spéciaux sont à couper le souffle. La musique, quant à elle, est omniprésente, peut-être un peu trop d’ailleurs. Le thème le plus marquant est indéniablement celui accompagnant l’entrée en scène de Wonder Woman.
Comme la réalisation, les séquences d’action sont soignées, d’une intensité toujours efficace et nerveuse. L’affrontement entre Batman et Superman est superbement bien pensé et nous offre un duel dantesque pour finir sur un affrontement final réellement épique face à une menace considérable et jusque là insoupçonnée. Bien que l’action tourne parfois court à cause de détails insignifiant et / ou parfois à la limite du grotesque, l’ensemble est très cohérent et garde une fluidité exemplaire de bout en bout. Mais c’est surtout le style de combat de Ben Affleck (très différent du style de Christian Bale) qui apporte un réel renouvellement au style martial du Chevalier Noir. L’exemple le plus marquant étant une scène de combat où Batman affronte une vingtaine d’ennemis dans un hangar désaffecté.
Nous avons cette fois droit à une version de Batman / Bruce Wayne beaucoup plus sombre, brutale et torturée qu’à l’accoutumée. C’est un aspect du personnage très appréciable et oui Ben Affleck est absolument parfait sous son masque de justicier et n’a rien à envier aux acteurs précédents. L’acteur offre véritablement aux spectateurs un personnage dense et charismatique, on salive déjà rien qu’à l’idée qu’il pourrait prochainement réaliser et interpréter un film solo sur Le Chevalier Noir. Rien à dire sur Henry Cavill, sinon que son jeu reste assez fidèle et dans la continuité de ce qu’il était déjà dans Man of Steel. Sinon, bien que la présence de Wonder Woman (Gal Gadot parfaite) reste anecdotique dans son utilité, son entrée en scène est incontestablement épique et jouissive. Pour en venir à Jesse Eisenberg (Lex Luthor), bien que son côté psychopathe machiavélique soit plutôt plaisant, il n’arrive jamais à nous convaincre complètement et ne semble pas toujours savoir sur quel pied danser. Il a méchamment tendance à en faire des tonnes.
En bref ! Malgré une lourdeur parfois apparente dans son scénario et quelques maladresses dans son écriture, Batman vs Superman : Dawn Justice est une réussite et ce en grande partie grâce au traitement psychologique et mythologique de ses deux héros iconiques. La grande prévisibilité et le manque de subtilité du scénario est également un défaut assez important, malgré cela, le film parviendra quand même à nous surprendre d’une belle manière avec deux rebondissements relativement inattendus. C’est également le côté inédit du scénario, la rencontre Batman/Superman au cinéma, qui l’emporte au final et permet au spectateur de passer outre ses quelques raccourcis scénaristiques et pirouette parfois agaçantes, ainsi qu’une certaine lenteur dans la mise en place des bases de l’intrigue qui pourra, peut-être, malheureusement rebuter plus d’un spectateur.
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