Twitter : #Room @UniversalFR
Réalisateur : Lenny Abrahamson
Acteurs : Brie Larson, Jacob Tremblay, Joan Allen, William H. Macy.
Date de sortie : 9 mars 2016 (1H23)
CRITIQUE :
Room est adapté du best-seller d’Emma Donoghue, qui a également écrit le scénario du long-métrage. L’écrivaine avait eu l’idée du roman après avoir entendu parler de l’affaire Fritzl : Elisabeth Fritzl avait été séquestrée et violée par son père pendant 24 ans. Durant ses années de captivité, elle a donné naissance à 7 enfants.
Room se focalise essentiellement sur le personnage de Brie Larson (Joy) et son fils (Jack), leur quotidien, enfermé dans une cabane de jardin insonorisée. Leur ravisseur, nommé Vilain Nick par nos deux captifs, ne sera que très peu montré, le film adoptant le plus possible le point de vue de l’enfant et de sa mère qui le protège du mieux qu’elle peut. Le personnage du ravisseur est juste un monstre, qui viole la mère de Jack chaque soir, et c’est l’unique chose que nous avons besoin de savoir de lui.
Brie Larson livre une prestation énorme digne de ses nombreuses récompenses et de son Oscar remporté tout récemment. Joy, son personnage, rempli son fils d’amour et ce malgré toutes les tensions et le fait que leur situation soit insoutenable, elle le couvrira d’amour et fera tout son possible pour lui donner une vie « normal ». Il en ressort un lien très fort entre la mère et l’enfant, qui nous fera frémir tout au long du film.
Mais la véritable originalité du film viendra dans sa deuxième partie. Effectivement, dans celle-ci, Room se métamorphose complètement et offre un développement plutôt inhabituel dans ce genre de récit. Ou comment se reconstruire et réapprendre à vivre normalement quand on a été coupé du monde extérieur aussi longtemps ? Mais surtout, comment faire découvrir le véritable monde à un enfant de cinq ans dont le monde s’est toujours limité à une seule pièce, et s’est construit autour d’un imaginaire foisonnant créé par sa mère et lui-même pour échapper au monstre responsable de leur captivité ? Tout l’aspect psychologique de cette « renaissance » est ainsi superbement développé et donne à cette histoire une dimension humainement très touchante et bouleversante.
Il faut noter que la prestation très complexe et extrêmement forte de Brie Larson ne serait rien sans la justesse et le talent indéniable du jeune Jacob Tremblay. L’alchimie qui transparaît entre les deux acteurs est d’ailleurs extraordinaire ! Au final, Room est un film dur et touchant à la fois, qui déborde de l’amour que Jack et sa mère se portent mutuellement, un amour qui les aidera à survivre face à une situation terrible et inhumaine. Une véritable fable cinématographique lumineuse comme on en voit si peu. A ne pas manquer !
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