Twitter: @gaumontfilms #Spivet
Acteurs: Helena Bonham Carter, Judy Davis, Callum Keith Rennie, Kyle Catlett, Niamh Wilson, Jakob Davies, Dominique Pinon
Réalisateur : Jean-Pierre Jeunet
Date de sortie 16 octobre 2013 ( 1H45)
Si l’on voulait faire simple pour parler du nouveau film de Jean-Pierre Jeunet on dirait, voilà « Amélie poulain chez les Cowboys » mais il serait maladroit de ne ramener le film qu’à ça.
Bien entendu, le film nous ramène forcément un peu au « Fabuleux destin d’Amélie poulain » de par son titre, son style et sa mélancolie mais tout cela fait partie du Style Jean-Pierre Jeunet et c’est exactement ce que l’on aime chez lui (quand il n’est pas cloisonné par un studio comme pour Alien – sans doute son film le plus éloigné de son style).
Mais Jean-Pierre Jeunet est avant tout un excellent raconteur d’histoire et ce T.S. Spivet en est une très belle.
Ce petit bonhomme de 10 ans très intelligent vivant dans une famille américaine très Country va se voir décerner un prix pour un travail de science. Voilà la base du film mais bien entendu cela va aller beaucoup plus loin.
Si d’apparence, le film semble tout positif et tout bonheur, contrairement à Amélie justement, il est beaucoup plus sombre et touchant qu’il n’y paraît.
Très rapidement un twist que l’on ne voit absolument pas venir (merci la bande annonce qui pour une fois le fout pas le film en l’air en dévoilant ceci) survient tel un coup de feu et change la donne très rapidement. A partir de ce moment là le film va continuer d’essayer d’être joyeux mais en laissant une traînée de mélancolie incroyable derrière lui.
Il est ainsi difficile pour les plus sensibles de ne pas laisser couler une petite larme et ce à plusieurs reprises. A ce sujet l’acteur principal interprétant le jeune T.S. Est vraiment doué.
Autre élément qui rend ce T.S. Spivet finalement bien différent d’Amélie, ce calme incroyable qui règne tout le long du film. On a l’impression que Jeunet s’est non plus shooté au Speed mais au thé a la Camomille en écoutant des balades country. Pour le coup ceux qui trouvaient le style Jeunet bien trop rapide et haché vont sans doute trouver ce T.S. Un peu trop lent. Pour vous donner une idée, prenez « Un long dimanche de fiançailles » et ralentissez le tout d’un ton.
Est-ce un mal ? Non pas vraiment car on se focalise ainsi plus sur l’histoire que sur la prouesse visuelle. Il en va de même avec la 3D, où alors qu’on pouvait s’attendre à un déluge d’effets en tout genre, Jeunet finalement décide de rester très sage, très très sage même et si certains plans utilisent parfaitement cet outil qu’est la 3D, elle est plus utilisée ici en soutient et en extra que comme une nécessité. L’histoire étant le plus important dans le film, le voir en 2D si vous n’êtes pas équipé à la maison ne sera en rien gênant.
Parlons également des acteurs, tous vraiment épatant avec une Helena Bonham Carter vraiment bien filmée et, pour le coup, vraiment belle (généralement ce n’est pas tant ce que l’on retient d’elle). Dominique Pinon, fidèle compagnon de Jeunet est bien entendu dans le film et hérite d’un petit rôle à la fois, marquant et agréable.
Mais les véritables révélations du film sont clairement Niamh Wilson vraiment très convaincante en Gracie et surtout le jeune Kyle Catlette qui pour un premier rôle est vraiment incroyable !
Reste la musique, car impossible de parler d’un film de Jean-Pierre Jeunet sans parler musique. Une fois encore un soin particulier a été apporté à la BO et cette musique country est des plus réussie. Elle ne restera certes pas dans les mémoires comme la BO de l’année mais figurera en tout cas par mis les plus agréable et réussie.
Pourquoi alors une note de 4 et pas une note parfaite ? Simplement parce que la fin change un peu de style brusquement et donne un peu l’impression de regarder un second film et que l’on aurait aimé un voyage un peu plus long en train avec plus de péripéties.
Encore une fois, Jean-Pierre Jeunet montre qu’être réalisateur français n’oblige pas à devoir faire de la morale, du social et du moralisateur à tout va et que ce genre de film n’est pas réservé aux grands Noms que sont Spielberg ou Cameron ! Jean-Pierre Jeunet est un très grand réalisateur !
ps: A noter une scène du film, présente dans la bande annonce, est totalement absente du produit final (1’12 »)
Critique de Jonathan
C’est un réel plaisir de retrouver l’univers de Jean-Pierre Jeunet, toujours aussi reconnaissable au premier coup d’œil.
Après le très décevant (pour ne pas dire mauvais…) « Micmacs à Tire-Larigot », on est heureux de le retrouver comme au beau vieux temps, d’autant plus qu’il renoue avec la réussite pour son déjà septième long-métrage !
En effet avec L’Extravagant Voyage du Jeune et Prodigieux T.S. Spivet, Jeunet nous livre une formidable et paisible fable « country » sur l’enfance, à la fois touchante et émouvante tout en gardant cette touche de légèreté pour ainsi ne jamais tomber dans le mélodrame facile. Aidé par une 3D globalement réussie qui sait se faire à la fois discrète et d’autres fois bien plus présente, arrivant ainsi juste au bon moment, Jean-Pierre Jeunet nous donne plaisir en même temps qu’il en prend à utiliser cette nouvelle technologie absente de ses précédentes oeuvres. La photographie est comme toujours dans son cinéma, splendide, retranscrivant avec beaucoup d’ampleur les grands espaces américains et faisant preuve d’un esthétisme soigné de tous les instants.
Une autre des grandes qualités du film est la justesse de ses acteurs. Le très jeune Kyle Catlett qui interprète T.S. Spivet, est incroyablement juste et naturel. Helena Bonham-Carter est vraiment parfaite et plutôt belle en mère de famille fascinée par les insectes. De son côté, Callum Keith Rennie (le père de T.S.) est impeccable en cow-boy endurci, vraisemblablement né à la mauvaise époque. Quant à la jeune Niamh Wilson (la sœur de T.S.) elle est prodigieuse et fait preuve d’une sincérité folle. On appréciera également la petite apparition de Dominique Pinon, toujours aussi fidèle aux films Jean-Pierre Jeunet. En bref. L’Extravagant Voyage du Jeune et Prodigieux T.S. Spivet est un magnifique road-movie à la fois mélancolique et teinté d’une certaine naïveté plutôt agréable. A ne pas manquer !
Be the first to comment