Dire que l’on s’est lancé sur le tard avec la série The Handmaid’s tale : La Servante écarlate serait un euphémisme, mais ce retard nous aura permis de profiter de l’intégralité de la saison 1 en replay sur OCS en une cuvée et bon sang quelle cuvée.
Série aussi effrayante dans ce qu’elle montre, que dans ce qu’elle suggère, The Handmaid’s tale est une grande réussite aussi bien au niveau du casting que de la réalisation ou encore de l’écriture. Autant dire que l’on va regarder rapidement la saison 2 actuellement diffusée tous les jeudis en US + 24 depuis le 26 avril sur OCS Max à 20H40 à raison d’un épisode par semaine et ce jusqu’au 12 juillet pour le dernier épisode.
Avec l’envie d’en apprendre plus et de découvrir la suite des aventures d’Offred, nous avons rencontré Bruce Miller, créateur et showrunner de la série pou un échange intéressant que l’on vous propose ci-dessous.
Z : Comment s’est déroulé la création de la saison 2 qui ne s’inspire plus du livre créé par Margaret Atwood ?
BM : Il faut savoir qu’avec Margaret, on discutait déjà de la saison 2 alors que nous étions à peine à la moitié de la saison 1. cela nous permettait de savoir où aller après la saison 1 qui serait la fin du livre. Pour moi la saison 2 reste l’ouvre de Margaret Atwood en quelque sorte puisque inspiré de ses personnages, de son univers etc. De plus, si vous avez lu le livre, à la fin de ce dernier, vous ne devez que d’une chose… Une suite !! Autant dire que je me faisais déjà cette suite dans ma tête alors que j’étais au collège. De plus, Margaret venait dans la salle des scénaristes au début et s’est impliquée quand même dans cette saison 2.
Z : On sait qu’il y aura une saison 3, avez-vous un plan défini, combien de saisons voyez-vous devant vous?
BM: je n’ai pas réellement de nombre en tête mais je ne veux pas étirer non stop, car je déteste les séries qui se traînent en longueur quand elles n’ont plus rien à raconter. En même temps il y a beaucoup de choses à explorer mais je préfère me concentrer saison par saison.
Z : Avec les gens sur les réseaux sociaux qui aujourd’hui s’expriment sur absolument tout, avez-vous eu une certaine pression vis-à-vis des attentes autour de la saison 2 ?
BM : J’écoute bien entendu un peu les fans, mais j’essaye d’aller vers ce que j’ai en tête avant tout, car d’une manière ou d’une autre on sait qu’au fond il y aura toujours des déçus. J’essaye en fait de me mettre plus dans la tête d’Offred et de me dire comment vais-je y arriver, que va-t-il se passer… Voilà pourquoi au début de la saison 2, elle se fait attraper. Après tout c’est une femme enceinte et pourchassée… Ce n’est pas Jason Bourne ! Et si on écoutait uniquement les fans, elle serait super bad ass etc et cela ne serait pas logique du tout. On essaye sur cette série d’être le plus proche possible de la réalité.
Z : La seconde saison semble plus sombre que la première, état-ce un choix voulu dès le départ ?
BM: Pour moi ce n’est pas spécialement plus sombre, cela va juste dans la logique des choses.On essaye entre autre de ne montrer que le nécessaire et si je peux éviter la violence, je le ferai. Je préfère suggérer plutôt que de montrer. Puis pour moi, Offred accompli chaque jour une nouvelle victoire en survivant et de fait pour moi c’est plus une lumière qu’un univers sombre.
Z : Sur les réseaux, certains pensent que vous montrez trop de violence contre les femmes et cela est gênant.
BM: On a en effet des retours dessus et on essaye d’équilibrer les choses. C’est pour cela qu’il y a aussi une femme au pouvoir dans la saison 1 (venue du Mexique). On prend chaque fois nos précautions pour choquer le moins de personnes, mais on sait que ce n’est pas toujours simple
Z : Quand on regarde la série, l’évidence est de voir les femmes finir par reprendre le pouvoir sur les hommes… Etes-vous du genre à aller vers l’évidence ou au contraire allez-vous nous surprendre ?
BM : Je n’ai pas encore de fin en tête… Pour moi la fin évidente est en effet souvent la fin évidente au cinéma ou à la télé. Déjà dans cette série, cela change un peu. ainsi quand Ofred se fait attraper… Au cinéma elle s’en serait sortie. On essaye de rester le plus proche de la réalité. C’est en proposant finalement ce qui est réel que c’est choquant puisque en général à la télé et au cinéma on ne montre pas le réel. Alors peut-être que la fin évidente sera la fin évidente et c’est là que le public sera étonné.
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