C’est à l’occasion de la sortie de leur nouveau single « Jouer ensemble » que l’on a eu la chance d’échanger avec le duo Vice E roi.
Voici notre rencontre :
Z : Pour le public français qui va vous découvrir, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Guillaume : Moi, je viens de Saguenay au Canada où j’habitais à environ 40Km de Jayana. On s’est connu grâce à L’improvisation, car cela fait partie de mes passions et occupations. Le hasard a fait qu’on s’est retrouvé sur un jeu d’impro. Jayana chantait et moi je faisais de la guitare et naturellement on s’est demandé si ensemble on serait capable de faire un groupe et comme tu t’en doutes, cela a débouché sur Vice E Roi.
Jayana : Maintenant on habite à Montreal où on a publié un EP, un petit et un grand album dans l’univers folk, mais aujourd’hui, on a cette envie de faire danser les gens, de les emmener ailleurs d’où ce virage plus pop.
Z : Concernant ce premier album « L’enfer chez les autres », il a été réédité en version deluxe 18 titres… D’où est venu cette envie de ressortie ?
Jayana : Il faut savoir que la version deluxe comprend l’album original sur sa première moitié et la suite correspond a ce même album, mais enregistré en Live. On tenait à montrer que l’on apportait des choses différentes sur scène et c’était aussi une manière pour nous de promouvoir nos tournées et d’y inviter le public.
Z : Quid des anciens morceaux en live, avez-vous adapté ceux-ci vis-à-vis de vos nouvelles envies ?
Jayana : Oui, on a « popisé » un peu le tout pour que cela forme quelque chose de cohérent pour nous et le public. Aujourd’hui on est dans une ambiance Pop / Rock mais sans perdre l’aspect rock… On sent bien que l’on se dirige vers de la pop tout doucement.
Z : Concernant cet éventuel second album, vous en êtes où dans le processus de création ?
Guillaume : Cela reste encore très embryonnaire. La majorité des textes sont là et on cherche actuellement un réalisateur pour nous accompagner. Il reste évidemment du travail à faire et c’est pour cela que l’on ne préfère pas encore fixer de date.
Z : Et donc le second album devrait s’annoncer plus Pop… Quel a été le déclic pour passer de la folk à ce nouveau son ?
Jayana : Ce choix a été influencé par la pandémie. On a eu comme beaucoup, une phase d’introspection ce qui nous a permis de nous questionner sur nos véritables envies en tant qu’humain bien entendu, mais surtout en tant qu’artiste. Découvrir ce que l’on avait envie de faire, de proposer au public.
Guillaume : Dans la vie on est aussi plus enjoué et positif que ce que pouvait transpirer du premier album et cette idée de contraste ressort plus dans « Jouer ensemble » qui a une mélodie joyeuse et rythmée, mais avec un texte plus sérieux et profond.
Z : Je profite que vous venez du Canada pour vous demander comment se porte le marché musical là-bas ?
Jayana : Notre chance là-bas reste un fort soutient des stations de radio. Cela nous permet d’exister et de continuer. On gagne ainsi sur l’aspect « droits d’auteurs ». Il y a aussi les spectacles qui ont été mis à mal pendant la pandémie et cela représente une grande partie des revenus. Sans les spectacles, beaucoup d’artistes meurent et certains deviennent presque « Underground ». Le plus difficile resterait l’abandon des radios quand même.
Z : Quand on habite justement à côté des US, n’est-ce pas plus simple de viser ce marché là plus que le marché français ?
Guillaume : Pas vraiment, car on chante en français et on ne voulait pas spécialement aller vers l’anglais.
Jayana : Puis la France fait rêver et notamment pour moi qui a toujours eu envie de venir ici, ainsi que le reste de l’Europe.
Z : Concernant le revival du Vinyle, êtes-vous, vous aussi dans cette tendance où pas particulièrement ?
Jayana : En ce moment c’est vrai que c’est difficile de faire des CD (les maisons de disques jouent moins le jeu) et donc si on doit faire des albums, pourquoi pas, même si aujourd’hui, le streaming est vraiment le leader.
Guillaume : Le vinyle reste pour une clientèle de niche et pour les jeunes artistes, ce n’est pas vraiment quelque chose qui va rapporter de l’argent vis-à-vis du faible nombre de ventes. Le gros du business reste Spotify etc. Aujourd’hui un artiste ne peut clairement pas se passer de Spotify et du streaming et ce même si cela ne rend pas les artistes riches.
Z : Ne trouvez-vous pas justement contradictoire d’avoir une jeunesse qui crie vouloir faire avancer les choses, aller de l’avant et s’accroche en permanence sur des objets, tendances du passé ?
Jayana : Je pense que concernant les vinyles etc, c’est essentiellement un effet de mode qui passera comme d’autres modes avant elle
Guillaume : C’est certain que l’on préférerait vendre plus de CD de notre côté, mais on doit vivre avec notre époque et nous c’est clairement le streaming qui est notre base.
Z : Revenons un peu à « Jouer ensemble », votre single. Que pouvez-vous dire concernant son clip étrange ?
Jayana : Au départ on a eu un peu de mal à faire comprendre et valider notre idée du clip, c’est vrai. Quand on a eu l’idée on était en pleine réflexion et notre idée était de vraiment annoncer le changement de style visuel comme musical et donc de marquer fortement cette transition. En étant geek aussi, on voulait mettre de la pop culture et ce qui parle le plus aux gens : Les extraterrestres.
Guillaume : La chanson n’a pas spécialement de lien avec les extraterrestres, mais c’est intéressant de proposer quelque chose pouvant s’y relier sans que cela soit trop évident, trop marqué. On préfère raconter une chose en chanson, une autre en vidéo, mais sans perdre l’essentiel de l’histoire.
Z : Cela permet aussi de « jouer », vous qui aimez le théâtre justement pourquoi avoir opté pour la musique et pas être acteur ?
Guillaume : Au Québec, c’est difficile de vivre de théâtre ou être acteur à moins d’aller vers la télévision, ce qui ne m’intéressait pas vraiment.
Jayana : Puis finalement la musique regroupe TOUS les domaines. On chante, on est proche du public, on joue la comédie, on performe sur scène… C’est le meilleur média pour tout toucher.
A noter que Vice E Roi a aussi sa propre page youtube à retrouver PAR ICI
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