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Réalisateur : Manoel de Oliveira
Acteurs : Manoel de Oliveira.
Date de sortie : 6 avril 2016
Durée : 70 minutes.
Synopsis : En 1982, Manoel de Oliveira réalise, dans le plus grand secret, un film qui ne doit être visible qu’après sa mort. Visite ou Mémoires et Confessions est un film autobiographique sur sa vision de la vie, son cinéma et la demeure familiale qu’il a tant aimée.
Manoel de Oliveira tourne ce film entre 1981 et 1982. C’est après le tournage qu’il dépose sa copie de 35 mm à la cinémathèque portugaise avec comme seule consigne de conserver le film et de le montrer seulement après sa mort. Il est alors âgé de 73 ans lorsqu’il tourne et décide de nous livrer un moment sur sa vie, son amour du cinéma, sa maison, ses moments difficiles et sa femme, pour laquelle il dédie ce film.
C’est à travers deux regards que l’on pénètre la maison et ses secrets; premièrement à travers deux personnages dont on peut entendre les voix, puis en visionnant Oliveira lui-même nous raconter certains moments de sa vie, dont la vente de sa maison à cause de problème financiers.
Ce documentaire aborde certains points intéressants, remplis de métaphores qui nous plongent dans son monde et son histoire. Cependant tout cela reste bien assez vague puisqu’on assiste à un changement constant de sujet et de présentation si bien que l’on finit parfois par se demander où est-ce que cela peut bien mener ? Malgré le sentiment de trouver ce film un peu long (alors qu’il ne dure que 70 minutes), dégage finalement quelque chose d’assez fort en seconde couche. Quant à la maison, qui est elle aussi vue comme un personnage à part entière, occupe toute la place de l’écran et nous laisse occupé.
On est aussi surpris par la taille de l’écran qui est un format quasi carré. C’est l’époque de l’argentique et bien-sûr c’est très plaisant, puisque cela fait du bien de voir de l’ancien, du beau cinéma. Ils ont gardé tout le côté positif du cinéma des années 80.
Bien évidemment, il s’agît d’un documentaire, il faut être friand de ce genre là et connaître un minimum le cinéaste en question pour éprouver du plaisir devant ce film et ne pas se laisser aller dans des pensées extérieures. C’est, selon moi, une histoire qui est dotée d’une certaine bienveillance, mais malheureusement, l’attention qu’on lui porte tombe vite dans l’oubli et la longueur prend le dessus. Je ne remet bien évidemment pas en cause le talent du cinéaste, qui je suis sûr, est aujourd’hui reconnu et ne mérite que toute l’attention posée par ce documentaire, mais lorsque je vois à côté de moi une personne qui s’endort et se réveille seulement à la fin, j’en suis à me demander si je suis la seule à ressentir cet ennui.
La musique qui accompagne les images est un point positif du film, puisque Beethoven est un compositeur dont la réputation et le talent n’est plus à refaire. C’est le mélange des vieilles images de la maison et de cette douce musique qui donne un rendu plutôt intéressant et captivant. Cependant, quelques fois la musique apparaît pour repartir aussitôt, ce qui est plutôt dommage.
Lorsqu’il réalise ce film, il est en pleine élaboration de ses prochains films dont Non, ou la vaine gloire de commander. C’est un cinéaste qui mérite beaucoup d’attention non seulement pour son talent mais aussi pour avoir eu l’idée de réaliser un film et de le montrer seulement après sa mort à titre posthume. Décédé à l’âge de 106 ans, il a plus de quarante films réalisés et une passion indéniable pour sa maison, sa femme et le cinéma.
Ce biopic présenté au Festival de Cannes n’en demeure pas moins intéressant et captivant. Il faut simplement connaître le cinéaste et apprécier le cinéma documentaire pour éprouver une pointe de plaisir à visionner ce documentaire.
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